"Cela renvoie une mauvaise image" : à Étampes, les habitants aspirent au calme après les incidents sur l'île des loisirs
Comment assurer la sécurité sur les bases de loisirs d’Île-de-France, particulièrement fréquentées l’été ? Des images de bousculade ont beaucoup circulé ce week-end, elles montrent de nombreux jeunes s’invectiver. La police est intervenue mais sur place, cet incident est loin de décourager les habitants.
Quelques canards sortent de l’eau, on entend, au loin, le bruit de la voie rapide. Mais l'île de loisirs d’Étampes, dans l'Essone, est bien calme, cet après-midi du lundi 3 août 2020. La météo y est sûrement pour beaucoup, quelques petits 23 degrés s’affichent au thermomètre, bien loin des chaleurs caniculaires de ces derniers jours.
Quatre amis viennent de se faire refuser l’accès de la piscine. "Il nous faut soit une personne de plus de 18 ans avec nous, soit nos cartes d'identité", raconte l'un d'eux. Après un attroupement tendu et l'intervention des forces de l'ordres sur le site d'Étampes le vendredi précédent, la Région a annoncé vouloir intensifier son dispositif de sécurité.
Les garçons âgés d’une douzaine d’années condamnent l’incident du 31 juillet. "C'est pas bien, il faut que les gens se calment, s'exclame l'un d'eux. Ce qui m'étonne c'est que ça se soit passé dans la piscine. Parce que c'est un endroit pour se baigner et passer un bon moment, pas pour se bagarrer."
Parmi les quelques autres groupes ou familles à venir se baigner, lundi après-midi, ils sont rares à avoir entendu parler de la bousculade. Mano, père de famille étampois, se promène avec ses trois enfants. Il est un peu en colère de ce qu’il s’est passé. "Cela renvoie une mauvaise image, explique-t-il, alors que nous, habitants d'Étampes, on est habitués à venir ici avec nos familles pour se détendre."
Mohamed, lui, est médiateur sur le site. Il doit justement expliquer aux baigneurs les règles, s’assurer que tout se passe bien. "Il n'y a pas vraiment eu de bagarre, c'était un attroupement, décrit le médiateur. Ce qui m'a le plus choqué, c'est l'intervention de la police."
L'intervention des forces de l'ordre a envenimé la situation. Il y a eu des gaz lacrymogènes, alors qu'il y avait des enfants autour.
Mohamed, médiateur du siteà franceinfo
La Région Île-de-France, qui chapeaute les îles de loisirs, choisit la réponse de la fermeté, avec plus de monde pour la sécurité. En plus d'annoncer qu'elle allait porter plainte, la collectivité en appelle à l’État. Elle voudrait des renforts de policiers les jours de grande affluence, comme c’est parfois le cas sur certaines plages.
Patrick Karam est le vice-président de la Région, en charge de la jeunesse et des sports : "Nous demandons aussi, et c'est extrêmement important, que ceux qui créent des incidents, ceux qui exercent des violences, ne puissent plus rentrer sur les sites. Et pour ça, nous avons besoin d'un fichier d'interdiction d'îles de loisirs, il existe bien un fichier d'interdiction de stades."
Si nous avions ce fichier, nous pourrions, en mettant un nom dans une liste, interdire à ces personnes d'aller sur toutes les îles de loisirs.
Patrick Karamà franceinfo
L’utilisation de drones va également être élargie. Des tests sont déjà en cours sur certains sites et deux appareils vont être commandés. Il faudra cependant un peu de patience, il est nécessaire notamment de former des agents. Ils pourraient entrer en fonction, au plus tôt, à la fin du mois d'août.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.