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Disparition Karima Benhellal : le mari risque 25 ans de prison

C'est un nouvel épisode du procès des Assises de Charente :  aujourd'hui le ministère public a requis 25 ans d'emprisonnement contre Karbal Dandouni. Ce dernier est accusé d'avoir assassiné sa femme au Maroc avant de revenir en France avec une seconde épouse. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministère public a requis vendredi 25 ans de réclusion criminelle contre Karbal Dandouni, accusé devant les assises de la Charente d'avoir tué son épouse Karima Benhellal, pour vivre avec sa seconde femme, un meurtre sans corps ni preuves matérielles.

Derrière le box, l'accusé, visage sombre, n'a pas bronché. Libre après avoir passé un an en détention provisoire, Karbal Dandouni a réaffirmé son innocence tout au long du procès qui s'est ouvert lundi, assurant que Karima l'accompagnait pendant le voyage de retour du Maroc, fin août 2005, et qu'elle lui avait subitement fait faux bond à Bordeaux.

Elle n'a plus donné de signe de vie à une exception près: l'accusé lui-même l'aurait aperçue quelques semaines après sur le parking de son immeuble, à Soyaux, en périphérie d'Angoulême, "avec deux costauds", soi-disant pour vider son appartement.

"Plus personne ne la reverra, le seul à oser le dire, c'est l'accusé", a ironisé Me Gérard Chemla, avocat des frères de la disparue, dont la plupart vivent à Châlons-en-Champagne (Marne).

L'avocat général, lui, a battu en brèche la version du voyage déroulée par Karbal Dandouni, ne voyant que "mensonges" et "incohérences" dans son récit du séjour. Selon l'accusé, Karima est partie à peine le couple débarqué à Tanger, l'a eu au téléphone et l'a retrouvé à la douane pour rentrer en France.

"Tout est organisé de façon millimétrée et intelligente: l'aller avec Karima, le retour sans Karima", a affirmé au contraire l'avocat général.

Karbal Dandouni aurait fait miroiter à Karima, qui ne pouvait avoir d'enfants et dont il ne partageait plus la couche, la possibilité de rentrer en France avec le bébé que lui avait donné Rabia Diani, sa seconde femme marocaine, épousée en 2003. Mais il est rentré sans elle, et en compagnie de Rabia, selon plusieurs proches.

Rabia Diani, qui aurait pu être un témoin clef pour l'accusation, n'a livré aucun élément qui puisse éclairer la cour.

"La vérité, c'est que je suis entrée en Espagne avec l'aide d'un passeur", a-t-elle assuré mercredi. Sur la vidéo d'une confrontation enregistrée dans le bureau de la juge d'instruction, diffusée à l'audience, elle affirmait pourtant le contraire à trois reprises: "Je suis rentrée en France avec mon fils et mon mari", avait-elle notamment déclaré, embarrassée.

Dans cette affaire sans corps ni aveux, l'avocat général a situé l'assassinat "dans un laps de huit heures pendant lesquelles Karima a subi le pire" entre l'accostage à Tanger et l'arrivée tardive de Karbal Dandouni au domicile familial, à Casablanca.

Parmi les éléments à charge, il a mentionné des retraits sur le compte de la victime interrompus début août 2005 pour cause de découvert, le jour où Karbal Dandouni retire à nouveau de l'argent sur son propre compte.

Longuement interrogé jeudi soir, l'accusé, droit dans ses bottes, a une nouvelle fois assuré que Karima Benhellal avait filé à la gare de Bordeaux sur le trajet du retour.

"Aucune trace n'a été trouvée à Bordeaux, on a été jusqu'à chercher dans les réseaux de prostitution", a noté l'avocat général non sans s'excuser auprès de la famille, des recherches visant à écarter l'hypothèse d'une disparition volontaire.

Le magistrat a loué au passage une enquête minutieuse, quoique tardive, diligentée en 2007 et menée jusque dans les faubourgs de Casablanca: "J'ai rarement vu un procureur de la République, mon prédécesseur à Angoulême, un juge d'instruction, se déplacer avec les OPJ (officiers de police judiciaire, ndlr) pour des recherches dans les prisons, les hôpitaux", a-t-il ajouté.

Les avocats de la défense, Mes Zouhir Beaiz et Rachid Rahmani, devaient plaider dans l'après-midi. Le verdict sera rendu dans la soirée.

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