2011, année record pour le marché de l'art
Record au premier semestre et excellent second semestre: le marché de l'art ignore la crise financière, sous l'impulsion de la Chine.
Le produit des ventes aux enchères dans le monde a bondi de 21% en 2011, atteignant le niveau inégalé de 11,54 milliards de dollars (8,7 milliards d'euros), selon la société française Artprice, numéro un des données sur le marché de l'art. "Après un premier semestre record (6,45 milliards de dollars), le second semestre affiche 5,09 milliards de dollars, soit le meilleur second semestre de tous les temps" (après le deuxième semestre 2007), affirme Thierry Ehrmann, fondateur et directeur d'Artprice. Selon lui, le mois de janvier 2012 a aussi commencé très fort.
C'est la première fois que les ventes de "Fine art" (peintures, installations, sculptures, dessins, estampes, photographies) dépassent le seuil des 10 milliards de dollars, souligne la société.
• La Chine caracole en tête et dope le marché
A elle seule, la Chine, qui avait déjà provoqué un électrochoc en prenant la première place du marché de l'art en 2010, occupe 41,43% de part de marché. Les superlatifs sont de rigueur avec 4,79 milliards de dollars de ventes aux enchères, en hausse de 38%. Seconds, mais loin derrière, les Etats-Unis représentent 2,72 milliards de dollars de ventes et 23,57% de part de marché. La France est quatrième, comme l'an dernier (521,33 millions de dollars, 4,5% de part de marché).
L'Asie représente 43% de part de marché, mais devrait encore monter à 54%, selon Thierry Ehrmann. Enfin, 774 enchères "millionnaires" (au-dessus du million de dollars) sur 1 688 ont eu lieu en Chine. Ainsi, en mai 2011, une peinture du chinois Qi Baishi (1864-1957), Eagle Standing on Pine Tree, a atteint la somme record de 57,2 millions de dollars.
Les Echos remarquent que "la Chine n'en finit pas de gagner des parts de marché" tandis qu'"avec une classe moyenne en expansion, les investisseurs chinois ont afflué vers le marché d’art pour diversifier leurs placements. Pas moins de 70 fonds d’investissement en art ont vu le jour. Un afflux de capitaux assorti d’une spéculation excessive."
• Un bon placement en pleine crise financière
Depuis le début de la crise financière, "l'art est vraiment devenu une valeur refuge" et les banques ont développé leurs achats d'œuvres d'art à des fins de placement, relève Thierry Ehrmann. A l'occasion de la dernière Foire internationale d'art contemporain (FIAC), France 3 s'était penché sur la question :
"A partir de 15 000 euros pour une œuvre d'art, l'acheteur ne prend pas de risque à la baisse. Au pire, il fera une opération neutre, explique le fondateur d'Artprice. Et à partir de 150 000 euros, l'acheteur est assuré d'avoir une progression annuelle de 12% à 15% de son investissement dans les années à venir." Et de remarquer que le le milieu de l'art a changé, passant du temps des collectionneurs à celui des consommateurs d'art : "Dans les années 1950, il y avait 500 000 collectionneurs. Maintenant, il y a 300 millions d''art consumers'."
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