Boeing 737 cloués au sol : "C'est au constructeur de décider si l'événement en question entraîne un risque majeur pour le reste de la flotte", souligne un expert

"Cacher un événement majeur reviendrait à mettre la clé sous la porte" pour Boeing, affirme François Grangier, président d'honneur de la Compagnie des experts agréés par la Cour de cassation, dimanche 7 janvier sur franceinfo.
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Un Boeing 737 MAX 9 de la compagnie aérienne américaine United Airlines, le 11 mai 2023 à Chicago (Etats-Unis). Photo d'illustration. (NICOLAS ECONOMOU / NURPHOTO)

"C'est au constructeur de décider si l'événement en question entraîne un risque majeur pour le reste de la flotte", rappelle François Grangier, président d'honneur de la Compagnie des experts agréés par la Cour de cassation, dimanche 7 janvier sur franceinfo, alors que 171 Boeing 737 MAX 9 sont cloués sur le sol américain après qu'une issue de secours s'est ouverte en plein vol sur l'un d'entre eux vendredi 5 décembre.

franceinfo : La compagnie Alaska Airlines a suspendu tous ses Boeing 737 MAX 9 après cet incident sur l'un de ses vols vendredi. Turkish Airlines a fait de même. United Airlines aussi, ainsi que d'autres compagnies parmi les plus importantes du monde. Est-ce qu'aujourd'hui ces types d'avions ne doivent plus voler ?

François Grangier : C'est à Boeing de le décider. Mais une mesure de protection et de prévention est toujours bonne à prendre. Donc si ces compagnies aériennes veulent arrêter leurs avions, elles le peuvent. Cela dit, c'est au constructeur de décider si l'événement en question entraîne un risque majeur pour le reste de la flotte. C'est possible, mais on peut imaginer aussi que ce soit ponctuel.

Et avec les conséquences industrielles que peut avoir ce genre de décision, est-ce qu'on peut faire confiance au constructeur ?

On ne peut pas remettre en cause une institution suite à un accident, voire plusieurs accidents. Boeing est une entreprise sérieuse. Je suppose qu'elle prendra les mesures qui s'imposent. Aujourd'hui, une entreprise de cette taille et avec cette réputation ne peut pas se permettre de cacher quelque chose ou de prendre un risque. D'autant plus qu'après les péripéties du système de protection du décrochage de l'avion il y a quelque temps, Boeing s'était trouvé en difficulté économique. Aujourd'hui, cacher un événement majeur reviendrait à mettre la clé sous la porte.

En effet, ce n'est pas une première. Il y a eu le crash d'un appareil en Éthiopie en 2019 et donc déjà des suspensions de vols. Il y avait eu des conséquences industrielles importantes pour Boeing, avec la mise en cause de la sécurité du 737 MAX. C'est encore un coup dur pour la concurrente américaine de l'européen Airbus ?

Forcément, lorsqu'un constructeur perd un avion et qui plus est quand c'est sa faute, c'est évident qu'il y a des conséquences. Cela dit, la fatalité malheureusement peut exister. Même si on essaie de mettre tout de son côté pour que ça n'arrive pas, ça peut quand même arriver. Donc il faut faire face à ses responsabilités, prendre des mesures, ce que Boeing a fait.

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