Cet article date de plus de deux ans.

Grèce : trois questions sur le crash d'un avion cargo qui transportait de l'armement

L'appareil, exploité par une compagnie ukrainienne, effectuait une liaison entre la Serbie et la Jordanie. Il était chargé de onze tonnes d'armes à destination du Bangladesh, et notamment des mines de mortier éclairantes.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des débris de l'avion cargo Antonov-12 qui s'est écrasé la veille près de Palaiochori Kavalas (Gréce), le 17 juillet 2022. (KONSTANTINOS TSAKALIDIS / SOOC)

L'appareil s'est écrasé il y a plusieurs heures, mais il reste parcouru par les flammes. Des experts de l'armée et de la Commission grecque de l'énergie atomique devait déployer un drone, dimanche 17 juillet, afin d'approcher l'épave de l'avion cargo Antonov qui s'est écrasé près de Paleochori Kavalas, dans le nord de la Grèce, dans la soirée du samedi 16 juillet.

L'appareil volait entre la Serbie et la Jordanie et les huit membres d'équipage sont morts dans l'accident, a déclaré Nebojsa Stefanovic, le ministre serbe de la Défense. Ce dernier a précisé que l'avion transportait environ 11 tonnes d'armements, notamment des mines de mortier éclairantes, à destination du Bangladesh. Selon la chaîne de télévision publique ERT, l'avion était exploité par une compagnie aérienne ukrainienne.

Que sait-on de l'appareil ?

L'Antonov 12 était la propriété de la compagnie ukrainienne Meridian. "Quant à l'identité de l'équipage je pense qu'ils sont aussi ukrainiens mais nous n'avons pas d'informations à ce sujet, ils ne sont pas serbes", a précisé Nebojsa Stefanovic lors d'une conférence de presse. L'avion avait décollé de l'aéroport de Nis, dans le sud de la Serbie, vers 20h40.

L'appareil transportait environ onze tonnes d'armement à destination du Bangladesh, et notamment des mines de mortier éclairantes. Sept véhicules de pompiers ont été déployés sur les lieux du crash, sans pouvoir approcher de l'appareil qui continuait d'être secoué par des explosions. La cargaison était dans un premier temps inconnue et les secouristes se tiennent donc à distance, de crainte d'un chargement dangereux.

Des images de la zone où l'avion s'est écrasé, diffusées le 17 juillet 2022. (TSOTSAS LASKARIS / AFP)

Samedi soir, les personnes vivant dans un rayon de 2 km autour du site du crash ont été invitées à rester chez elles et à porter des masques. Dimanche, deux pompiers ont été emmenés à l'hôpital en raison de difficultés respiratoires dues aux fumées toxiques. La police a demandé aux journalistes proches du crash de mettre des masques.

Quelles sont les circonstances du crash ?

L'avion cargo Antonov An-12 s'est écrasé samedi soir près de Paleochori Kavalas. Des témoins ont vu l'appareil en feu et entendu des explosions, d'après l'agence de presse Athens News. "A 22h45, j'ai été surpris par le bruit d'un moteur d'avion. Je suis sorti et j'ai vu un avion en feu", a confié Giorgos Archontopoulos à la télévision publique ERT. Des images relayées sur les réseaux sociaux et montrent en effet une boule de feu traverser le ciel noir.

Selon des informations de presse, l'avion assurait la liaison entre la Serbie et la Jordanie, et venait de demander une autorisation d'atterrissage d'urgence sur l'aéroport grec de Kavala, mais il n'a pas réussi la manœuvre à temps. "L'avion s'est écrasé à environ deux kilomètres d'une zone habitée", a déclaré le maire de Paggaio, une ville voisine, sur la chaîne Open TV.

Y a-t-il un lien avec la guerre en Ukraine ?

"Certains médias ont spéculé sur le fait que ce vol transportait prétendument des armements à destination de l'Ukraine, ce qui est complètement faux", a déclaré le ministre Nebojsa Stefanovic. D'après lui, la Serbie n'a délivré aucune autorisation pour une exportation d'armements quelconque en direction de l'Ukraine ou de la Russie depuis 2016, date à partir de laquelle chaque commande d'armement est répertoriée sous forme électronique.

Selon le ministre serbe, la majorité des avions cargo qui transportent des armements sont de production soviétique et en possession de l'Ukraine, de la Russie ou de la Biélorussie. Ces deux pays faisant l'objet de sanctions internationales, seuls les avions de transport ukrainiens sont actifs et "engagés à travers le monde". "A par le fait qu'ils sont la propriété de compagnies ukrainiennes, aucun autre lien n'existe entre ces marchandises et l'Ukraine", a déclaré le ministre.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.