Agriculteurs et industriels unis contre les supermarchés
Ils sont habituellement à couteau tiré.
_ Pourtant, pour la première fois, agriculteurs, industriels de l’alimentation et PME font front commun face aux enseignes de la grande distribution et face au gouvernement. A l’origine de leur courroux, le projet de loi de modernisation de l’économie (LME) qui sera présenté lundi en conseil des ministres. Et plus spécifiquement les dispositions qui permettront désormais aux hypermarchés de négocier des prix plus bas avec les fournisseurs, sans leur offrir de contrepartie.
La FNSEA, la CGPME et l’Association nationale des industriels de l’agroalimentaire (Ania) réclament le rétablissement du texte d’origine amendé, selon eux, sur ordre de l’Elysée à la suite d’une demande de Michel-Edouard Leclerc. Ils veulent que les distributeurs aient à justifier sur facture, les prix bas qu’ils réclament aux industriels en contrepartie de différents services (présence sur les catalogues publicitaires, têtes de gondoles dans les magasins…).
Agriculteurs et industriel de l’alimentaire estiment que l’arbitrage élyséen fait peser sur de nombreuses PME le risque de fermeture et de suppressions de milliers d’emplois. Main dans la main, ils ont signé une pétition ce matin pour se faire entendre. Et si le texte n’est pas revu, ils manifesteront devant l’Assemblée Nationale dans la deuxième quinzaine de mai, avant l’examen du projet de loi par le Parlement.
L’industrie alimentaire française, qui occupe la deuxième place mondiale derrière les Etats-Unis, réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 140 milliards d’euros.
Gilles Halais avec agences
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