Budget : l'Assemblée rejette l'alourdissement du malus écologique pour les voitures essence et diesel

Ce projet était porté par le gouvernement, qui souhaitait alourdir la taxe appliquée aux véhicules neufs et "accompagner le verdissement de la flotte".
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux concessionnaires exposent des véhicules, le 13 février 2021 à Trélissac (Gironde). (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

L'Assemblée nationale a rejeté le projet du gouvernement d'alourdir le malus écologique sur presque tous les véhicules essence et diesel dès le 1er janvier 2025. Au total, 128 élus se sont exprimés contre, principalement venus des rangs du Rassemblement national, des Républicains, des socialistes et communistes. A l'inverse, 90 députés, surtout macronistes, écologistes et insoumis, ont voté pour maintenir dans le projet de budget 2025.

Cette disposition qui prévoyait d'abaisser les seuils de déclenchement des malus appliqués aux véhicules neufs – une taxe lors de la première immatriculation – en fonction de leur poids et de leur taux d'émission de CO2. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a souligné – en vain – que les véhicules neufs étaient de moins en moins polluants, et qu'il s'agissait donc surtout d'"accompagner le verdissement de la flotte à rendement constant".

Des députés très divisés sur la question

Corentin Le Fur (Les Républicains, parti auquel appartient le Premier ministre) a estimé que le malus allait pénaliser à la fois l'industrie automobile française et les habitants des territoires ruraux, "qui n'ont pas d'autres alternatives à la voiture". Mais cela ne veut "pas dire pour autant qu'on est contre le gouvernement et Michel Barnier", a-t-il toutefois précisé. "Au contraire, on joue notre rôle de parlementaires d'infléchir certaines mesures qui nous semblent négatives". Avec cette mesure, "les commerçants, les artisans, les familles des classes moyennes et populaires (...) seront frappés de plein fouet par une écologie punitive et idéologique", a fustigé de son côté Eddy Casterman, apparenté RN.

La gauche, elle, s'est divisée. Hervé Saulignac (PS) a plaidé contre l'alourdissement du malus, au nom de la défense du pouvoir d'achat. Il a cité le cas d'une famille avec enfants qui roule en break et se retrouve "traitée comme celui qui a un SUV Rolls-Royce ou je ne sais trop quelle autre marque de luxe". Le malus "va dans le bon sens", a jugé à l'inverse d'écologiste Eva Sas, estimant même qu'"on aurait pu aller plus loin et abaisser le seuil d'entrée" dans le dispositif. "A chaque fois qu'on s'attelle à un des comportements, a déploré sa collègue Sandrine Rousseau, on trouve de multiples raisons de ne pas le faire".

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