Carlos Ghosn évoque un "obstacle technique" à son audition par la justice française
L’ex-patron de l'alliance Renault-Nissan estime, dans un entretien au Parisien, que sa liberté de circulation n'est pas garantie. Il souhaiterait être auditionné au Liban, où il a été exfiltré en décembre 2019.
Carlos Ghosn s'explique. L'ancien patron de l’alliance Renault-Nissan, qui ne s'est pas rendu à une récente convocation de la justice française, indique dans une interview au Parisien, lundi 20 juillet, qu'un "obstacle technique" l'a empêché de venir en France pour être interrogé.
Accusé de malversations financières, Ghosn avait été arrêté au Japon en novembre 2018. Fin 2019, il avait rejoint le Liban via la Turquie lors d'une opération d'exfiltration. Il devait être entendu le 13 juillet par un juge d'instruction à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre d'une enquête ouverte en France.
"Mes avocats discutaient avec le juge d'instruction des conditions de cette audition depuis des semaines. Il y a un obstacle technique. Mon passeport est entre les mains du procureur général au Liban, car le Japon a émis un mandat d'arrêt international me concernant. Je souhaite aussi avoir la certitude que ma sécurité est assurée et que l'on me garantit une liberté de circulation", a expliqué Carlos Ghosn, précisant que pour se rendre en France il doit "traverser d'autres pays".
"Je n'appartiens pas à l'establishment"
"Personne ne peut m'assurer que le voyage sera sans interruption, sans accident. Le juge pourrait par exemple me faire interroger à Beyrouth où je suis prêt à répondre à toutes ses questions", a assuré l'ancien magnat de l'automobile qui était sous contrôle judiciaire quand il a été exfiltré au Liban.
Interrogé par Le Parisien sur ce qu'il attendait de la France, Carlos Ghosn a répondu qu'il n'était "pas naïf...". "Je n'ai pas fait l'ENA, je n'ai pas les connexions habituelles du patronat français, je n'appartiens pas à l'establishment. Le microcosme ne me considérait pas à juste titre comme faisant partie des siens", a-t-il détaillé.
Début juillet, un tribunal d'Istanbul a commencé à juger sept ressortissants turcs accusés d'avoir aidé Carlos Ghosn dans sa fuite. Selon l'acte d'accusation, l'ancien patron de l'Alliance Renault-Nissan était dissimulé pendant le trajet dans un volumineux caisson pour instrument de musique dans lequel des trous avaient été percés afin de permettre au fugitif de respirer.
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