"Difficile d’être un PDG aujourd’hui..." : à Davos, la chute de Carlos Ghosn au cœur des discussions
L'annonce de la démission de Carlos Ghosn a été faite depuis Davos, où le patron de Renault-Nissan était une figure.
Si Davos était une personne, ce serait Carlos Ghosn. Le magazine américain Bloomberg Business Week titrait ainsi il y a quelques mois l'élogieux portrait de celui qui était alors le grand patron de Renault-Nissan. Et une icône du forum économique mondial de Davos.
Malgré son arrestation, malgré les soupçons et avant l'annonce de sa démission, jeudi 24 janvier, Carlos Ghosn suscite à Davos des propos très prudents. "Difficile de commenter... explique Christophe Catoire, le président d’Adecco France. Ce que je vois en revanche c'est la qualité des gens qui aujourd'hui représentent ce groupe à Davos. Pour moi, le collectif reste plus important qu'un seul individu. C'est important quand on sait que Renault est un grand pilier industriel de la France."
"Il nous manque"
Autant dire que les patrons français ne sont pas les plus loquaces pour évoquer Carlos Ghosn. Tout Le contraire de ce financier du Golfe : "Je ne suis l’ami de personne, mais il est une de mes meilleures relations ici à Davos. Alors c’est vraiment triste ce qui s’est passé. Il nous manque. Ç'a été un choc pour tout le monde. C’est pourquoi on espère que Carlos va se défendre, et le connaissant, c’est ce qu’il va faire. Mais espérons que cela ne nuise pas à sa santé."
Bjorn Johanson, lui, ne connaît pas personnellement Carlos Ghosn, mais il connaît très bien en revanche le monde des grands patrons. Il préside un cabinet de chasseur de têtes spécialisé dans les hauts dirigeants. La chute de Carlos Ghosn est tout un symbole à ses yeux. "Ça montre avec quelle rapidité on peut passer des sommets à la prison. Et c’est difficile d’être un PDG aujourd’hui. Vous êtes très bien payé mais les PDG sont des gens très seuls. Alors peut-être qu’avec tous les privilèges qu’il avait, il a eu tort, mais on ne sait pas… Nous sommes tous des êtres humains… mais certains sont plus cupides que d’autres."
"Avoir de l’éthique et être intègre"
Carlos Ghosn n’a pour l'instant été ni jugé, ni condamné mais son arrestation est salué par ce PDG américain d’une grande entreprise médicale. "Je pense que c’est bien….ce qu’il faut retenir, c’est que quand on fait des affaires, il est important d’avoir de l’éthique et d’être intègre." Le jugement de ses pairs, les grands patrons de Davos : peut-être le tribunal le plus impitoyable pour Carlos Ghosn.
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