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Automobile : la transition écologique est "une nouvelle révolution industrielle", estime le directeur de l’Isat

Pour Luis le Moyne, cette transition du secteur automobile doit passer par "le véhicule hybride" mais selon lui, il faudrait "multiplier par dix le nombre de bornes" de recharge.

Article rédigé par franceinfo
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Illustration voiture électrique. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Les professionnels de l’automobile étaient reçus à l’Elysée dans la matinée du lundi 12 juillet pour échanger sur la transition du secteur automobile vers l’électrique, de façon à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre. "C’est une nouvelle révolution industrielle", estime Luis le Moyne sur franceinfo lundi. Le directeur de l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT) considère que cette transition doit passer par "le véhicule hybride" mais qu’il "faudrait multiplier par dix le nombre de bornes" de recharge.

franceinfo : Les constructeurs français et européens se préparent-ils déjà à la fin du thermique ?

Luis le Moyne : Oui, un peu à marche forcée. C’est une histoire longue, la transition du thermique vers les nouvelles technologies. Basculer du tout thermique au tout électrique, ce sont des investissements colossaux. Il y a évidemment des usines, du matériel, des technologies, des techniques et toute la formation des opérateurs. Il s'agit d'une nouvelle révolution industrielle en quelque sorte. Bien entendu, on sait faire. C’est pour ça que la transition passant par les véhicules hybrides rechargeables est intéressante. Maintenant, c’est un peu l’effet boule de neige. C’est-à-dire qu’il faut des infrastructures, des véhicules, des usines, et ça arrive progressivement.

Est-ce qu’il y a une véritable volonté de changement dans la société ?

Lorsque le politique propose des aides à l’achat, on voit très rapidement les parts de marché des véhicules augmenter. C’est effectivement le client qui devient roi et qui provoque la transition, le changement de technologie. En même temps, le politique est soumis à des pressions écologiques. L’opinion publique se saisit de plus en plus du phénomène. On voit au quotidien la façon dont le changement climatique s’opère. De moins en moins de citoyens ignorent le sujet. Ils commencent à prendre quelques dispositions pour s’orienter dans cette démarche.

Est-ce que le passage aux moteurs hybrides sera l’une des transitions ?

La capacité financière actuelle du pays ne permet pas une transition brutale au tout électrique. Dans les infrastructures, il faudrait multiplier par dix le nombre de bornes, et il n’y aujourd’hui pas de financeurs pour cela. C’est une question de capacité d’investissement. On voit les collectivités, les supermarchés, les promoteurs immobiliers, équiper leurs équipements respectifs de bornes. Mais il faudrait accélérer énormément ces constructions pour rattraper la transition. Tant qu’il n’y a pas de borne, on ne peut pas imaginer une grande quantité de véhicules. Donc oui, le véhicule hybride est la transition. Il n’y en a pas d’autre pour l’instant.

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