Carburant : "Si la direction refuse de venir parler, ça va durer des semaines", préviennent des grévistes de la raffinerie de Gonfreville-l'Orcher
Alors qu'au moins une station sur dix connaît des problèmes d'approvisionnement de carburant en France selon le gouvernement, la grève dans les raffineries du groupe TotalEnergies se poursuit et elle pourrait durer. Comme à Gonfreville-l'Orcher, en Seine-Maritime.
La raffinerie de Gonfreville-l'Orcher, près du Havre (Seine-Maritime), fait partie des quatre raffineries du groupe TotalEnergies à l'arrêt assure la CGT. Elle est la plus importante du pays et depuis plusieurs jours, aucun camion n'entre ou ne sort de cette enceinte. Un calme relatif règne aux abords de la raffinerie, alors que d'habitude, il est difficile de s'entendre parler tant les allées et venues des véhicules sont incessants expliquent des salariés.
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Ils se sont retrouvés ici en début d'après-midi, jeudi 6 octobre, pour poursuivre leur mouvement, débuté neuf jours plus tôt . Ils réclament entre autre une hausse de salaire de 10% et dénoncent leurs conditions de travail. "On a des salariés qui ont des conditions de travail qui se dégradent sans cesse, qui ont des accidents graves qui se produisent de plus en plus sur notre site", souligne Alexis Antonioli, secrétaire général de la CGT chez TotalEnergies. "On a cette toile de fond aujourd'hui qui est celle d'un mécontentement profond sur laquelle vient se greffer la partie salariale", poursuit le syndicaliste.
"On a un groupe qui génère 20 milliards d'euros de bénéfices en six mois et qui est infoutu d'assurer à ses salariés le maintien de leur niveau de vie en rattrapant l'inflation de 2022."
Alexis Antonioli, secrétaire général CGTà franceinfo
La preuve avec cette tente dressée par la CGT où des repas - "lasagne, saucisses, merguez, fromage et flanc" - sont préparés pour les salariés, qui s'organisent pour maintenir le mouvement. Pour eux, cette question des salaires "est la goutte d'eau qui vient faire déborder le vase". "Si on a une direction qui refuse de venir autour d'une table pour parler d'inflation, alors oui, ça va durer des semaines", prévient-il.
Des embauches et des investissements souhaités
La mobilisation est très suivie et atteint parfois 90% dans certaines équipes. En plus des hausses des salaires, les salariés réclament aussi des embauches et des investissements. Car il y a selon eux trop d'intérimaires et les infrastructures sont devenues trop vétustes. Ils attendent désormais un signe de la direction et sont prêts à tenir.
"Les moyens qu'on a, c'est notamment la caisse de solidarité", avance le délégué CGT Pierre-Yves Hauguel, qui met en avant "la solidarité financière" pour faire durer le mouvement. "On verra bien combien de temps on va tenir, on est prêts à tenir longtemps, on a la détermination en nous", assure-t-il. Ce mouvement, "les prises de paroles, la présence des personnels" envoient "les bons signaux pour dire que notre détermination n'est pas de paille", ajoute encore Pierre-Yves Hauguel.
Pour la suite du mouvement, une convergence des luttes est aussi envisagée dit le syndicat. Non loin de là, à quelques kilomètres seulement, la raffinerie ExxonMobile de Port-Jérôme est, elle aussi, en grève.
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