: Reportage Prix du carburant, pollution... Les stages d'éco-conduite de plus en plus demandés par les entreprises
Dans ces formations, les stagiaires apprennent à mieux gérer accélérations et décélérations ou à réduire leur vitesse afin notamment de réduire leur consommation. Nous avons suivi un cours à Arpajon, dans l'Essonne, avec des "gros rouleurs".
Trois à l'arrière, deux à l'avant, une voiture pleine à craquer. Il y a comme une ambiance de départ en vacances pour démarrer ce stage d'éco-conduite, mercredi 8 juin. Le véhicule ? "On est sur du diesel", nous annonce le formateur Jean-François Laporte.
Nous sommes à l'Ecole de Conduite Française (ECF) d'Arpajon, dans l'Essonne, un centre qui organise des formations de ce genre toutes les deux semaines. Voici l'une des premières instructions du cours : "Je vais stabiliser mon allure et regardez, je vais utiliser l'inertie. Là, j'ai lâché tout de suite mon accélérateur, décrit Jean-François Laporte, tout en tenant le volant. Le fait d'avoir lâché mon accélérateur, ma consommation est passée à zéro."
Jusqu'à "900 euros d'économie par an"
Avec la hausse des prix des carburants, de plus en plus d'automobilistes cherchent des solutions pour consommer moins de gazole ou d'essence. De nombreuses entreprises financent aussi la formation de leurs salariés. Sur la banquette arrière, coincé entre deux passagers, Djimé, 28 ans, conseiller commercial chez Orange, raconte à franceinfo qu'il comptabilise chaque année près de 25 000 kilomètres, notamment pour se rendre dans les différentes boutiques de son secteur. Son employeur ne lui demande pas expressément, dit-il, d'économiser du carburant mais "d'être responsable par rapport à la pollution, à la consommation d'essence, au prix qui augmente aussi en ce moment."
Jean-François Laporte tente ensuite de convaincre ses élèves qu'il n'est pas forcément nécessaire d'atteindre la vitesse maximale autorisée : "On n'est pas obligé de monter à 90 km/h. On peut se placer au régulateur à 80 km/h, car de rouler 10 km/h en moins, ça va nous permettre de gagner un litre de carburant aux 100 kilomètres". Pour appuyer son argumentaire, le formateur nous assure que certains stagiaires, "des gros rouleurs", ont fait sur une année jusqu'à "900 € d'économies sur du carburant". "Là, je suis à 3,9 litres pour un temps de parcours de quinze minutes", ajoute-t-il.
Les entreprises se bousculent
Valérie Baraige, une autre stagiaire, a, elle, atteint les 4,2 litres pour un quart d'heure de route. Cadre chez Orange en Île-de-France, elle parcourt en moyenne 5 000 kilomètres par an, beaucoup moins que les commerciaux. En interne, à l'échelle de la région, l'objectif est clair "Ça fait plus de dix ans que l'on fait ces formations et là, on accélère. On a pour objectif de former 100 % de nos collaborateurs, les gros rouleurs, d'ici la fin de l'année".
Comme l'opérateur téléphone, les entreprises se bousculent donc en ce moment, à la recherche de stage d'éco-conduite pour leurs salariés. Patrick Clemens, en charge du développement pour le réseau ECF reçoit "sept, huit appels par jour alors qu'on était à une ou deux par semaine". Selon l'agence de l'environnement (Ademe), passer à l'éco-conduite au quotidien, même en dehors du cadre professionnel, permet d'économiser en moyenne jusqu'à cinq pleins par an.
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