La Cour des comptes réclame des mesures pour que les Français payent leur stationnement
Dans son rapport annuel publié mercredi, la Cour des comptes épingle la politique de stationnement urbain, pas assez efficace et surtout pas assez rentable selon elle.
La Cour des comptes a dévoilé mercredi 8 février son traditionnel rapport annuel, chargé d'évaluer la qualité de gestion des politiques publiques et de proposer des pistes pour lutter contre le gaspillage des ressources de l'État. Parmi les très nombreux dossiers figure celui du stationnement urbain. La Cour dénonce une réponse institutionnelle inadaptée, malgré des réformes en cours.
L'institution recommande à l'État de transférer les pouvoirs de police du contrôle de stationnement vers les autorités organisatrices de la mobilité, mais aussi de créer des observatoires du stationnement urbain. Aujourd'hui, sur plus de 30 millions d'automobilistes en France, la plupart ne paient pas leur stationnement.
Près de 20 millions de Français ne payent pas
Seuls 35% des automobilistes payent spontanément leur stationnement, selon un rapport qui concerne dix villes de France. Selon la Cour des comptes, les contrôles et les sanctions sont inconstants et trop variables. Il n'y a effectivement pas de stratégie d'ensemble, puisque tout est organisé par commune.
Un exemple pour illustrer ces disparités : à Suresnes, en région parisienne, 90% des places de stationnement étaient gratuites en 2014. Les automobilistes des communes alentours sont ainsi venus s'y garer, saturant la voie publique. La municipalité a donc finalement élargi le stationnement payant.
La Cour des comptes pointe également du doigt le montant de l'amende, qui s'élève à 17 euros. Trop peu dissuasif, selon l'institution. À Évreux (Eure), un automobiliste qui aurait recours au stationnement 225 jours par an, pour huit heures par jour, devrait payer 1 980 euros. Il faudrait donc qu'il paye 117 amendes par an pour que le coût de la sanction dépasse le coût du paiement à l'horodateur.
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