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PSA : une retraite chapeau à 21 millions d'euros pour Varin

L'actuel dirigeant du groupe PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, doit laisser la place à Carlos Tavares à partir du 1er janvier. Il est prévu dans son contrat qu'il touche une retraite chapeau de 21 millions d'euros. Rien d'anormal, assure la direction du groupe, qui souligne que Philippe Varin a fait des efforts sur sa rémunération. Mais à l'heure où le nouveau contrat social de l'entreprise prévoit un gel des salaires, la pilule passe très mal.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (C. LEFEBVRE Maxppp)

L'argent est déjà provisionné, bloqué sur un compte par le groupe PSA Peugeot Citroën. A la fin de l'année dernière, 20.968.000 euros ont été attribués à Philippe Varin, le patron de PSA, en prévision de son départ à la retraite. Et la date approche, avec son remplacement, courant 2014, par Carlos Tavares.

Un million par an

Intégralement financée par l'entreprise, la retraite chapeau est exonérée de cotisations sociales et de CSG. Philippe Varin pourra la toucher s'il reste à la tête du groupe jusqu'en juin et s'il prend définitivement sa retraite à 62 ans, âge qu'il atteindra en août prochain. Il touchera alors environ un million d'euros par an pendant 20 ans, soit un peu moins que sa rémunération actuelle qui est de 1,3 million d'euros par an. Mais à cette somme, il faut ajouter sa retraite du régime général et sa complémentaire.

 [null,null] Document de référence PSA 2012 prouvant que Phillipe Varin partira avec une retraite chapeau de 21 millions d'euros publié par Fil_actu

Gel des salaires

La direction du groupe souligne que cette retraite chapeau est tout à fait classique et fait le distinguo avec un parachute doré. Elle insiste sur le fait que Philippe Varin a déjà fait des efforts en abandonnant la part variable de son salaire pendant deux années de suite.

Mais les salariés ont d'autant plus de mal à se réjouir de la bonne fortune de leur patron que le nouveau contrat social de l'entreprise prévoit un gel des salaires pendant un an, en plus d'une flexibilité accrue. La CGT, qui demande à Philippe Varin de renoncer à son avantage, ne se fait pas prier pour rappeler les 11.000 suppressions de postes et la fermeture de l'usine d'Aulnay. Et jusqu'au sein de la direction, certains conseillent à Philippe Varin de faire un geste pour ne pas en rajouter à un climat social plus que tendu.

Le Medef enquête

De son côté, le Medef a annoncé mercredi en fin de matinée que l'instance déontologique autonome du patronat "est en cours d'autosaisine"
à propos de cette affaire. 

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