Trois raisons pour lesquelles le rachat d'Opel est une belle opération pour PSA
PSA Peugeot Citroën a officialisé lundi le rachat des marques Opel et Vauxhall. L'oépration revêt trois avantages importants.
Ce n'était plus un secret pour personne, et la nouvelle a été officialisée lundi 6 mars : PSA Peugeot Citroën est parvenu à un accord avec General Motors afin d'acquérir sa filiale automobile européenne, à savoir Opel et Vauxhall. Le constructeur français espère faire repasser les deux marques dans le vert d'ici 2020. L'opération d'achat s'élève à 1,3 milliard d'euros. Moribond il y a encore quatre ans, le groupe confirme son redressement et change de dimension. franceinfo vous explique les trois raisons pour lesquelles ce rachat est une belle opération.
PSA devient le deuxième groupe automobile d'Europe
C'est le principal intérêt pour le groupe PSA : grâce à la marque allemande Opel et la marque britannique Vauxhall, il devient le deuxième constructeur automobile le plus puissant en Europe derrière Volkswagen. Le groupe français détient désormais 17% de parts de marché sur le vieux continent, contre 24% pour Volkswagen. Réunis, PSA et Opel vendent 4,3 millions de voitures par an.
"Aujourd'hui, la course à la taille critique est devenue nécessaire, commente Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. Les constructeurs doivent investir dans la voiture autonome, investir pour réduire les émissions polluantes... Quand vous êtes un petit constructeur, vous n'avez pas les moyens d'investir dans la recherche et le développement. PSA va gagner plusieurs années en rachetant Opel."
Avec ce rachat, PSA gonfle ses volumes d'un million de voitures par an
Flavien Neuvyà franceinfo
En conférence de presse, lundi, le patron du groupe Carlos Tavares a dit espérer dépasser le seuil des cinq millions de voitures vendues par an d'ici 2020. "C'est un plan de développement commercial très important", analyse Flavien Neuvy.
PSA va faire des économies d'échelle
L'objectif est fixé par Carlos Tavares : atteindre la barre de 1,7 milliard d'économies annuelles en 2026. Pour y parvenir, PSA peut procéder à des achats groupés, notamment dans les secteurs du marketing ou encore de la recherche et du développement. "Ces synergies permettront d'amortir le coût d'acquisition d'Opel", explique Flavien Neuvy.
Ce rachat va-t-il s'accompagner de suppressions de postes ? Lundi, pressé de questions par les journalistes allemands et britanniques, Carlos Tavares a botté en touche. Opel et Vauxhall emploient au total 36 000 personnes en Allemagne et en Grande-Bretagne.
PSA a désormais une marque allemande dans son catalogue
Il n'y a rien à faire : certains clients refusent d'acheter autre chose que des marques allemandes... Le rachat d'Opel revêt donc un argument marketing important aux yeux de Carlos Tavares. "L'intérêt est également géographique, souligne Bernard Jullien, membre du Groupe d'étude et de recherche permanent sur l’industrie et les salariés de l'automobile (Gerpisa). Opel et Vauxhall sont des marques très présentes en Allemagne et au Royaume-Uni, où PSA et ses marques se font bien plus discrets."
Petit bémol : avec Opel et Vauxhall dans son giron, le groupe réalisera 70% de ses ventes sur le continent européen... créant ainsi une forte dépendance à la conjoncture du marché en Europe. "Si les ventes baissent en Europe, le groupe sera très exposé", confirme Flavien Neuvy. "Mais les prévisions sont plutôt bonnes pour 2017", conclut-il.
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