Budget 2025 : arrêts-maladies, suppressions de postes... Comment le gouvernement compte économiser 5 milliards d'euros supplémentaires

Au total, l'exécutif planifie un effort de 60 milliards d'euros dans le budget 2025, dont 40 milliards de réduction des dépenses et 20 milliards de hausses d'impôts.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministère de l'Economie et des Finances, à Paris, le 18 juillet 2024. (ERIC BERACASSAT / AFP)

La ceinture se resserre d'un cran. Le gouvernement a détaillé, dimanche 27 octobre, des mesures d'économies additionnelles. Ces dernières, qui permettent d'économiser cinq milliards d'euros, seront ajoutées dans des amendements au projet de loi de finances 2025 et font partie de l'effort de 60 milliards d'euros annoncé par l'exécutif pour ramener le déficit à 5% du PIB, selon les cabinets des ministres du Budget et de la Fonction publique.

Parmi ces nouvelles coupes budgétaires, la fonction publique est mise à contribution avec 1,2 milliard d'euros d'efforts attendus notamment via l'augmentation des jours de carence, c'est-à-dire des jours d'arrêt de travail non rémunérés. Aujourd'hui, les fonctionnaires disposent d'un seul jour de carence ; ce nombre serait porté à trois. Par ailleurs, la rémunération d'un congé maladie ordinaire (hors grossesse, affection de longue durée, accidents de service, invalidité, maladies graves...) serait de 90% durant les trois premiers mois, contre 100% à l'heure actuelle.

"Il s'agit d'un alignement sur les pratiques du privé", a souligné le cabinet du ministre de la Fonction publique lors d'un échange avec la presse. Même si, dans les faits, 70% des travailleurs du privé bénéficient d'un maintien de leur salaire de la part de leur employeur à l'issue de leurs jours de carence, rappelle un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas). Ce dernier estime que le passage à trois jours de carence permettrait d'économiser 289 millions d'euros et le plafonnement de la rémunération à 90% pendant un congé maladie ordinaire 900 millions.

Le ministre défend des "économies ciblées"

Par ailleurs, le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a annoncé dans Le Parisien que ces cinq milliards d'économies allaient se traduire par un "effort supplémentaire" avec 1 000 emplois publics en moins qui s'ajoutent aux 2 200 postes de fonctionnaires que le gouvernement veut déjà supprimer dans le projet de budget. Plus de la moitié de ces nouvelles mesures d'économies, soit 2,6 milliards, proviennent de l'annulation d'une partie de la réserve de précaution de quasiment tous les ministères et de leurs opérateurs. Les ministères de la Défense, de l'Intérieur, de la Justice, de l'Enseignement supérieur et des Outremer ne seront pas concernés.

S'y ajoute un bloc d'un milliard d'euros d'"économies ciblées" sur des politiques publiques, dont 640 millions d'euros de baisse pour l'aide au développement, qui s'ajoutent à la baisse déjà prévue dans le projet de budget 2025 de 21% par rapport au montant voté l'année précédente. Au total, cette enveloppe est donc rabotée de près de deux milliards d'euros. Il faudra aussi compter avec 55 millions de baisse pour la Culture, absorbés notamment par la réduction de budget de l'audiovisuel public (auquel franceinfo.fr appartient) et le recentrage du Pass culture.

Par ailleurs, l'exécutif prévoit 300 millions de baisse sur les dispositifs de soutien au verdissement des véhicules, l'enveloppe passant d'un milliard d'euros à 700 millions d'euros. Enfin, une dernière poche d'environ 300 millions d'économies additionnelles sera prélevée dans la trésorerie de certains opérateurs excédentaires, à savoir les agences de l'eau, l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI) et l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afit).

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