Budget : "Le Premier ministre a raison de dire que ce serait une tempête pour le pays" en cas de censure du gouvernement, avertit Laurent Saint-Martin

Certes le budget est "perfectible", reconnaît le ministre du Budget et des Comptes publics sur France Inter mais "une nouvelle crise politique ne serait perçue que comme une instabilité supplémentaire".
Article rédigé par franceinfo
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Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin, le 27 novembre 2024 sur France Inter. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Le Premier ministre a raison de dire que ce serait une tempête pour le pays" en cas de censure du gouvernement, avertit le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin, mercredi 27 novembre sur France Inter. Le Premier ministre, Michel Barnier, a confirmé la veille sur TF1 qu'il allait "assurément" avoir recours au 49.3 pour faire adopter le budget afin de tenter de réduire le lourd déficit du pays, ce qui permettra aux oppositions de déposer une motion de censure.

Si le gouvernement tombe, "au-delà d'une crise politique, il y aurait une crise économique et financière", a assuré Laurent Saint-Martin. "Cela veut dire qu'il n'y aura pas la capacité de mettre en place les mesures pour redresser nos comptes, tout simplement", a poursuivi le ministre. "Cela veut dire que le déficit public de notre pays continuera à se creuser, que les taux d'intérêt de notre dette continueraient à augmenter" ayant "un coût direct pour le quotidien de nos concitoyens", a-t-il mis en garde. "Si le gouvernement venait à être censuré, quelle est la contre-proposition politique, qui propose de redresser les comptes publics de cette façon-là ?", a-t-il questionné. 

Pour le ministre, "une nouvelle crise politique ne serait perçue que comme une instabilité supplémentaire". Admettant que le budget reste "perfectible", Laurent Saint-Martin a alerté sur l'urgence de se doter d'un budget "pour le pays, pas pour ce gouvernement" ou "pour telle formation politique".

Ne pas "ajouter à la crise politique une crise financière"

En quête d'économies, le gouvernement entend par exemple relever la taxe sur l'électricité, une mesure jugée "inadmissible" par la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen. Michel Barnier a indiqué mardi qu'il allait "voir si on peut faire plus pour préserver le pouvoir d'achat des Français". Un geste du Premier ministre en faveur du RN destiné à éviter la censure ? "Je ne comprends pas ce raccourci systématique sur la possibilité que ce soit le Rassemblement national qui ait la main sur la censure de ce gouvernement", a balayé le ministre du Budget.

Il appelle le Parti socialiste à ne pas voter la motion de censure en cas de 49.3. "Vous êtes contre un budget parce que vous êtes dans l'opposition, ce n'est pas du tout la même chose de censurer un gouvernement et d'ajouter à la crise politique une crise financière", a-t-il jugé. "Je crois à l'esprit de responsabilité du groupe socialiste là-dessus", a assuré Laurent Saint-Martin. "Ce budget est invotable. S’il nous est imposé par 49.3, il est très probable qu’il y ait une motion de censure", a prévenu dimanche le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud.

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