"Ce n’est pas possible !" : les déclarations de Macron sur les contrats aidés font bondir les salariés d'un magasin solidaire
Après les propos d’Emmanuel Macron contre ceux qui critiquent la suppression massive des contrats aidés, franceinfo s’est rendu à Paris dans un magasin solidaire où la mesure, à tout le moins, fait grincer.
“Ceux qui les défendent n’en voudraient pas pour eux-mêmes !", s’était emporté Emmanuel Macron mardi 14 novembre lors d'une visite à Tourcoing (Nord) contre les auteurs des critiques sur la suppression massive du nombre de contrats aidés. La phrase a bien du mal à passer auprès des associations, comme ce magasin solidaire situé à Paris, où franceinfo s'est rendu dans la foulée de l'intervention présidentielle.
20 salariés, dont 14 en contrats aidés
C’est un immense hangar au milieu d’un quartier populaire. A la Petite Rockette, on trouve des vêtements, de la vaisselle et des livres à quelques euros. Ici travaillent 20 salariés, dont 14 en contrats aidés. Aussi, la sortie d'Emmanuel Macron est vécue comme une provocation. "Je ne comprends pas du tout ce qu’il est en train de faire, explique Dimitri, qui s’occupe de l’administratif. Aujourd’hui, supprimer les contrats aidés sans autre mesure, ce n’est pas possible et cela ne fonctionne pas. C’est effectivement un petit contrat, précarisant, mais qui a le mérite d’exister !"
Le contrat aidé est aussi un moyen de s'intégrer
Ce type de contrat a d’ailleurs permis d’offrir à Fazel, réfugié afghan arrivé il y a trois ans, un moyen de s’intégrer. "Ce n’est pas uniquement pour se loger et se nourrir, défend Fazel. L’association est aussi une famille pour moi." Valérie, en contrat aidé elle aussi, a rejoint cette famille-là par choix. "Je me suis reconvertie : j’étais diplômée, mais j’ai arrêté parce que j’étais trop soumise à des questions de rentabilité, de compétitivité, assure-t-elle. Nous avons réussi à déployer un certain nombre de dispositifs, certes modestes, mais efficaces." Derrière la jeune femme, un grand drap blanc a été installé. On y lit en lettres rouges et noires : "14 salariés menacés, le monde associatif en péril".
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