Front européen anti-Hollande ? La droite raille "une aimable plaisanterie"
"François Hollande se fait plus gros qu'il n'est !", a raillé le premier ministre, François Fillon, lundi 5 mars, à propos d'un front anti-Hollande au niveau européen. Le candidat socialiste a répondu ne pas y accorder "une importance considérable".
C'est un article de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel de ce lundi 5 mars qui a mis le feu aux poudres. François Hollande serait-il boycotter par les dirigeants européens ?
Démentis de Sarkozy et des responsables européens
En déplacement lundi dans l'Aisne, M. Sarkozy s'est défendu d'avoir mis au point un quelconque boycott. "Les dirigeants, vous ne croyez pas qu'ils ont autre chose à faire que de faire des pactes ou des choses comme ça? Je n'ai jamais parlé avec les uns ou les autres de ça", a déclaré le président-candidat à des journalistes.
"Je pense que le problème de M. Hollande, c'est pas du tout qu'il y ait un pacte contre lui -d'abord, c'est aux Français de décider, c'est pas aux autres- c'est qu'il a peu voyagé, et donc il ne se rend pas compte qu'on est dans un monde ouvert", a estimé le chef de l'Etat.
Après Berlin -qui a précisé dimanche que "chaque chef de gouvernement européen choisit indépendamment si et comment il souhaite recevoir M. Hollande"-, Madrid, Rome et Londres ont démenti à leur tour lundi un tel pacte.
"Que j'ai pu dire que je ne recevrai pas M. Hollande, cela est faux. (...) Vous savez qu'il arrive aux hommes politiques d'apprendre des nouvelles par la presse", a clamé M. Rajoy lors d'une conférence de presse. Il a toutefois exprimé implicitement son soutien à M. Sarkozy: "Tout le monde sait qui je veux voir gagner les élections, parce que nous militons dans le même parti."
L'article de Der Spiegel est "complètement fantaisiste", ont pour leur part indiqué à l'AFP des sources gouvernementales italiennes, "Mario Monti n'appartenant à aucun parti politique, il se garde bien de se mêler de politique italienne, encore moins de la politique d'autres pays".
"Totalement inconnu sur la scène européenne"
Si la chancellerie à Berlin a tenu à démentir, la droite française a sauté sur l'occasion pour moquer le candidat socialiste sur sa stature internationale.
"Je crois que c'est une aimable plaisanterie", a déclaré François Baroin lundi matin sur Canal + en réaction à l'information selon laquelle la chancelière allemande Angela Merkel et les dirigeants conservateurs britannique, italien et espagnol refusaient de recevoir le candidat socialiste d'ici à la présidentielle.
Et le ministre de l'économie d'ajouter : "Je n'imagine pas un axe de chefs d'Etats contre François Hollande qui est, il faut dire les choses, totalement inconnu sur la scène européenne et internationale".
Hollande "ne sera pas l'otage des droites européennes"
En déplacement à Nancy, M. Hollande a déclaré ne pas accorder "une importance considérable" à cette éventuelle alliance. Reprenant l'argument développé un peu plus tôt par Manuel Valls, son directeur de la communication, le candidat socialiste a rappelé que "c'est le peuple français qui va choisir son prochain président".
Raillé également par François Fillon, pour qui M. Hollande "se fait plus gros qu'il n'est" et que 'l'idée que tous les chefs d'Etat se téléphonent pour parler d'Hollande est absurde", le député de Corrèze a jugé que "c'est aux dirigeants conservateurs que M. Fillon doit délivrer son message. Moi, je ne suis informé de rien".
Si M. Hollande a déclaré n'être "informé de rien", Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste a confirmé, sur i>Télé, qu'Angela Merkel avait fait connaître son refus de recevoir M. Hollande.
"Il ne sera pas l'otage d'un traité d'austérité, ni des droites européennes", a ajouté Benoît Hamon, le porte-parole du PS lors de son point presse hebdomadaire, rappelant que le candidat socialiste rencontrerait les 16 et 17 mars prochains la gauche européenne.
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