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Le chèque, moyen de paiement le plus utilisé pour frauder en 2018

Si l'utilisation des chèques est en baisse, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement relève pourtant dans son rapport annuel, publié mardi, que c'est le moyen de paiement le plus utilisé pour frauder, juste devant la carte bancaire.

Article rédigé par franceinfo
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La fraude par chèque concentre 43,1% des fraudes en 2018, selon le rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, publié mardi 9 juillet 2019. (MAXPPP)

La fraude aux moyens de paiement a dépassé un milliard d'euros en France. En 2018, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement a enregistré 1,045 milliard d'euros de transactions frauduleuses. L'institution rattachée à la Banque de France fait état, dans son rapport annuel publié mardi 9 juillet, d'une augmentation de 36% par rapport à 2017.

La fraude par chèque en tête, devant la carte bancaire

Avec 450 millions d'euros, le chèque devient le moyen de paiement le plus utilisé pour frauder en France. Sur un an, l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement a constaté une hausse de 53% de ce type de fraude, alors même que l'utilisation des chèques continue de baisser. Ils sont huit fois moins utilisés que la carte bancaire.

Le moyen de paiement privilégié par les Français n'échappe pas à la fraude. La carte bancaire concentre 42% de la fraude, juste derrière les chèques (43,1%). Avec 439 millions d'euros en 2018, le montant de fraude global sur les cartes émises en France est en légère hausse après deux années consécutives de baisse.

Interrogé sur franceinfo David Bounie, professeur d’économie et responsable du département Sciences économiques et sociales de Télécom ParisTech, tempère. "Les études montrent que les taux de fraude principalement sur la carte diminuent."

La France est quand même un des pays en Europe (...) avec des taux de fraude à la carte, sur le contact par exemple, qui sont les plus faibles

David Bounie, spécialiste des moyens de paiement

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L'identification "forte" mise en place à la rentrée

D'après l'Autorité bancaire européenne sur les paiements en ligne, il reste encore des progrès à faire mais David Bounie estime que "les dispositifs qui vont être mis en place à la rentrée de septembre vont favoriser une identification forte et devraient contribuer significativement à la baisse des fraudes." En effet, à partir de la rentrée, les banques devront mettre en place l'identification forte, comme par exemple l'utilisation de l'empreinte digitale.

Outre le consommateur, l'universitaire considère qu'un autre acteur doit être pris en compte dans le dispositif : le commerçant. "Les études montrent que quand on augmente les moyens d'identification, certains consommateurs renoncent à faire des achats en ligne", explique David Bounie.

Assurer des recours pour le consommateur

Sandrine Perrois, juriste à la CLCV, association nationale de défense des consommateurs et usagers, a aussi mis en garde sur le renforcement des moyens d'identification. "Il faut que ce soit accepté, il ne faut pas qu'il y ait des réticences du côté consommateur. Qu'il soit en confiance et qu'il puisse avoir des recours si ça se passe mal. C'est à ce moment-là qu'il pourra effectivement commander en ligne, être en sécurité et faire ce qu'il entend." conclut-elle. 

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