Chômage partiel massif chez Dassault Aviation
C'est plus du tiers de l'entreprise qui est invité à rester à la maison. 3.000 des 8.400 salariés du célèbre avionneur Dassault Aviation vont devoir en passer par une semaine de chômage par mois, de septembre à février prochain, pour étaler la tempête qui s'est levée sur le marché de l'aviation d'affaires depuis que la crise économique s'est installée.
Les 5.400 salariés qui ne chôment pas leur donneront “une journée de partage” (jour de congé, de RTT...). En outre, les augmentations de salaires des cadres supérieurs sont reportées de six mois, à début 2010.
Les salariés au chômage partiel percevront 75% de leur salaire brut (soit entre 88 et 90% du net) durant l'équivalent d'une semaine par mois en moyenne, selon un accord approuvé mardi en comité central d'entreprise par tous les syndicats sauf la CGT.
_ Les salariés touchés sont essentiellement le personnel des sites de
production d'Argenteuil (Val-d'Oise), Biarritz (Pyrénées-Atlantiques),
Martignas-sur-Jalle (Gironde) et Seclin (Nord), qui se situent en amont et au milieu de la chaîne de production. “L'usine de Mérignac (Gironde), en aval, a encore du travail”, a précisé un porte-parole.
Licenciements possibles
La participation, l'intéressement et les congés de ces salariés ne seront
pas affectés. Des actions de formation supplémentaires leur seront proposées. “Ces avantages sont financés par la journée de partage et le report des augmentations des salaires des cadres supérieurs”, a précisé le porte-parole.
Avant de recourir au chômage partiel, Dassault Aviation a mis “tout en
oeuvre” pour l'éviter: gel des embauches, rapatriement de charges de
sous-traitance ou confiées à des intérimaires, prise de congés par les
salariés...“La situation sera évaluée fin 2009-début 2010, en fonction du carnet de commandes, pour envisager les étapes suivantes”, a poursuivi le porte-parole.
Dassault, dont les avions d'affaires (Falcon) ont représenté 62% du chiffre d'affaires en 2008, n'exclut pas des licenciements “le cas échéant”.
Selon la CFE-CGC, premier syndicat de l'entreprise, cet accord est “un
moindre mal pour les gens qui chômeront”. La CFDT a souligné dans un communiqué vouloir “préserver l'emploi pour que l'entreprise ait la possibilité de rebondir le moment venu”.
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