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La Grèce accélère les privatisations et demande un délai

Le Premier ministre Antonio Samaras veut rassurer les créanciers, mais demande du temps supplémentaire pour assainir les finances grecques.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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  (© JOHN KOLESIDIS / REUTERS / X01678)

Le Premier ministre grec Antonis Samaras a prononcé, vendredi 6 juillet, son discours de politique générale, devant le Parlement à Athènes. L'occasion d'adresser une requête aux dirigeants de la zone euro, avant la réunion des ministres des Finances prévue lundi. Le programme de redressement dicté par les bailleurs de fonds du pays a "déraillé" par rapport aux objectifs, a reconnu le Premier ministre. "Nous demandons que l'ajustement ne soit pas obtenu d'ici deux ans, mais plus tard", au delà de la date de fin 2014 convenue dans le memorandum signé avec les bailleurs de fonds, a-t-il lancé.

Pour donner des gages à ses créanciers, Samaras a présenté des mesures "immédiates" centrées sur une accélération des privatisations, toujours promises et jamais réalisées par les précédents gouvernements. Quelles sont ces mesures ?

• Privatiser plus que prévu

Il a cité en premier celle des chemins de fer (OSE), ainsi que la cession, restée jusque là tabou, d'unités de production de l'entreprise publique d'électricité DEI (ou PPC). "Nous allons privatiser au-delà de nos objectifs", a-t-il dit, énumérant aussi des concessions de ports, d'aéroports et d'autoroutes. Il a annoncé la création d'une agence pilote pour exploiter le foncier et l'immobilier d'Etat sur la zone côtière autour d'Athènes qui servira de modèle pour le reste du pays.

• Réduire les coûts du public, sans licencier

Antonis Samaras a annoncé la "fusion ou la fermeture" de "dizaines" d'organismes publics, le processus devant être engagé d'ici la fin de l'année. Mais en s'affirmant opposé à toute mesure "qui crée du chômage dans le secteur public et privé", il a semblé exclure tout licenciement pur et simple dans le secteur public, que la Grèce s'est engagée à réduire de 150 000 postes d'ici fin 2015.

• Séduire les évadés fiscaux

Les Grecs n'avaient pas apprécié les remarques de la directrice du FMI Christine Lagarde sur l'évasion fiscale. Elle est pourtant une réalité. Le niveau des dépôts dans les banques grecques a fondu de plus d'un tiers en deux ans, depuis le début de la crise de la dette. Le Premier ministre a annoncé l'amnistie fiscale des grecs qui rapatrieront des fonds partis à l'étranger. Pour adoucir la pression fiscale sur les Grecs bombardés de nouvelles taxes sans modifier le volume des rentrées fiscales, il a annoncé la possibilité de payer ses impôts en plusieurs tranches.

• Moraliser la vie politique

La grèce souffre aussi de la corruption. Pour que la classe politique "retrouve la confiance des Grecs", qui l'ont massivement désavouée lors des dernières élections, il a aussi promis des mesures de moralisation visant à en finir avec l'impunité des ministres et députés fautifs. Sans plus de précision.

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