Colère des agriculteurs : "La plupart des transporteurs ont perdu près de 30% de chiffre d'affaires en dix jours", déplore l'Union TLF

L'Union des entreprises de transport et logistique de France "demande la liberté constitutionnelle de pouvoir circuler".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Éric Hémar, président de l'Union des entreprises de transport et logistique de France, le 1er février 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"La plupart des transporteurs ont perdu dans les dix derniers jours à peu près 30% de leur chiffre d'affaires", affirme jeudi 1er février sur franceinfo Éric Hémar, président de l'Union des entreprises de transport et logistique de France, alors que le mouvement de colère des agriculteurs se poursuit. 

Depuis plus d'une semaine, des agriculteurs bloquent des axes routiers dans de nombreux départements, ce qui contraint "la totalité des transporteurs". L'Union TLF a réalisé un sondage auprès de ses adhérents et il en ressort que, faute de pouvoir "livrer dans les délais" impartis, les entreprises se retrouvent dans "des situations extrêmement difficiles".

Le président de l'Union TLF détaille les conséquences de ce mouvement social sur les conditions de travail des routiers. "Ça fait dix jours que les conducteurs prennent des itinéraires bis pour livrer une palette et passent une demi-journée pour essayer d'arriver à une livraison", explique-t-il. Cela contribue donc à "générer du retard" dans les livraisons, or certains magasins ne peuvent plus les réceptionner passé une certaine heure et préfèrent annuler ou reporter une livraison. Dans ces conditions, certaines entreprises de transports "préfèrent arrêter une partie [de leurs] livraisons", ajoute Éric Hémar. Il constate que "les trésoreries des entreprises sont au minimum. Elles n'ont plus de recette, mais beaucoup de dépenses", se désole-t-il.

Des risques de pénuries

En raison de ces difficultés de livraison, l'Union TLF reconnaît qu'il "y a des risques de pénurie", selon "le type de marchandise. Pour les marchandises qui doivent être livrées en 24 heures, le risque est important", précise son président. Éric Hémar explique ainsi que si les transporteurs ne "peuvent pas circuler", ils ne "peuvent pas livrer donc il ne peut y avoir que des manques".

Le président de l'Union TLF en appelle donc au gouvernement. Son président assure que le "secteur a été résilient pendant dix jours", mais les conséquences financières sont désormais trop importantes. Éric Hémar se fait donc le porte-parole de la filière et "demande la liberté constitutionnelle de pouvoir circuler". Il souhaite "que la situation de blocage puisse se terminer, et qu'on puisse avoir un élément minimum qui permette aux conducteurs de travailler correctement".

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