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Europe : sur qui peut compter Hollande le 23 mai?

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prévenu mercredi qu'il n'y aurait pas de renégociation du pacte de discipline budgétaire européen lors de cette réunion extraordinaire des dirigeants européens prévue le 23 mai. 

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre belge Elio di Rupo et François Hollande, le 30 novembre 2011 à Bruxelles.  (FRANCOIS LENOIR / REUTERS)

Le baptême de feu européen de François Hollande se rapproche. Les dirigeants de l'Union européenne ont décidé d'une réunion extraordinaire, le 23 mai à Bruxelles. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé la date sur Twitter, expliquant que "le mercredi sera la date du dîner informel des chefs d'Etat et de gouvernement" européens. 

La croissance, défendue par François Hollande, devrait être le plat principal de ces discussions. A quoi faut-il s'attendre ? FTVi vous met dans l'ambiance. 

• Une réunion de préparation

La réunion du 23 mai devrait permettre de préparer le sommet formel des dirigeants européens prévu les 28 et 29 juin à Bruxelles. François Hollande évoquera sa volonté de renégocier le traité de discipline budgétaire, signé en mars par 25 des 27 pays de l'UE, afin d'y ajouter un volet croissance. 

Les autres chefs d'Etats européens devraient eux aussi s'exprimer sur cet aspect. La réunion pourrait ainsi permettre d'ébaucher une stratégie pour le sommet prévu fin juin. L'exercice s'annonce délicat : il s'agira de conjuguer croissance avec rigueur. 

• Duel au sommet avec Barroso et Merkel

Sur ce point, les discussions entre les Européens s'annoncent compliquées. Et pour cause : de nombreuses divergences sur les moyens nécessaires pour relancer la croissance sont apparues entre le président élu et la plupart des gouvernements de droite et centre-droit. 

Même le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a prévenu mercredi 9 mai qu'il n'y aurait pas de renégociation du pacte de discipline budgétaire européen. Il avait pourtant plaidé lors d'une conférence de presse à Bruxelles en faveur de mesures pour "faire redémarrer le moteur en panne de la croissance européenne". 

Mais c'est avec l'Allemagne que cela pourrait coincer le plus. Berlin prône en effet des réformes structurelles pour stimuler la croissance mais exclut toute relance par la demande, comme le suggère François Hollande.

Afin d'ajuster leurs vues, la chancelière allemande rencontrera le nouveau président dès le 16 mai. Pour Le Monde.fr, Angela Merkel "spécialiste reconnue des rapports de forces (...) n'entend sans doute pas répondre trop rapidement aux demandes" de François Hollande. Mais à l'instar de son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, qui s'est prononcé en faveur d'un "pacte pour la croissance", elle pourrait finir par lâcher du lest. D'après le quotidien, "tout se débloquerait entre le 18 juin et le conseil européen des 28 et 29 juin". Avant cette période, les négociations risquent donc d'être musclées. 

• Des alliés pro-changement

Dans le même temps, la réunion prévue fin mai pourrait être l'occasion de resserrer les liens entre François Hollande et d'autres chefs d'Etats, favorables à un changement de cap. Parmi ces alliés, le Premier ministre belge Elio di Rupo. Comme le précise Europe 1.fr, ce dernier a demandé aux 27 "une stratégie ambitieuse de relance". Et il n'est pas le seul.

Sitôt connue l'élection de François Hollande, dimanche soir, les réactions des dirigeants européens se sont multipliées pour appeler à un changement de cap. "Je me réjouis de travailler avec lui. En ce qui concerne la politique de l'Union européenne, force est de constater que nos opinions ne divergent pas vraiment", a ainsi déclaré le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. 

 

La réunion de fin mai serait donc l'occasion pour le président élu de tâter le terrain. Et voir si, effectivement, les positions de ses voisins européens se calquent sur les siennes. En attendant, François Hollande rencontrera mercredi Herman Von Rompuy, le président du Conseil européen, et jeudi Jean-Claude Juncker. 

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