L'Italie prend de nouvelles mesures de rigueur
Le chef du gouvernement Mario Monti a annoncé un durcissement du régime des retraites et des nouvelles taxes pour atteindre son objectif de réduction des déficits.
A quelques jours d'un sommet européen très attendu, Mario Monti tient la promesse de la rigueur. Le chef du gouvernement italien a annoncé, dimanche 4 décembre, de nouvelles mesures permettant d'économiser environ 20 milliards d'euros d'ici à 2014, assorties de dispositifs de relance.
Mario Monti veut atteindre l'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013, fixé avec Bruxelles. Or les deux plans d'austérité de 60 milliards d'euros adoptés en juillet et en septembre ne seront pas suffisants compte tenu de l'entrée en récession de l'économie italienne. Le gouvernement italien table sur un repli du PIB de 0,4 % ou 0,5 % l'an prochain avant une croissance "plate" en 2013.
Régime de retraite durci et nouvelles taxes
Le décret-loi adopté dimanche contient notamment un durcissement des régimes de retraite : augmentation du nombre d'années de cotisation, fixé actuellement à 40 ans ; calcul des pensions fondé sur l'ensemble de la carrière et non sur les derniers salaires perçus ; relèvement plus tôt que prévu de l'âge de départ des femmes.
La cure d'austérité comprend aussi des coupes dans les dépenses publiques, une augmentation de la taxation de l'immobilier, une nouvelle taxe sur les biens de luxe (voitures, yachts, avions privés) et un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
Sur le front de la relance de la croissance, le plan d'action du gouvernement prévoit entre autres une réduction des charges sociales pour les entreprises embauchant surtout des jeunes et des femmes, ainsi que des mesures pour, par exemple, garantir les prêts à destination des PME, stimuler la recherche et les économies d'énergie. La réforme du marché du travail devrait en revanche intervenir dans un deuxième temps.
Mario Monti renonce à son salaire
Pour souligner l'urgence, Mario Monti, qui a avancé l'adoption de son plan anti-crise initialement prévue lundi, a rappelé avoir reçu il y a trois semaines le mandat d'"aider à sauver l'Italie" d'une crise "très grave" qui "risque de compromettre ce qu'ont accompli en 60 ans de sacrifices au moins quatre générations d'Italiens".
Conscient de la sévérité de la cure imposée à ses concitoyens, cet ancien professeur d'économie a jugé de son "devoir" de renoncer à son salaire. La ministre du Travail et des Politiques sociales Elsa Fornero, elle, a fondu en larmes à l'évocation des "sacrifices" réclamés en soulignant qu'ils lui ont "coûté psychologiquement".
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