Mario Draghi prend la tête de la Banque centrale européenne
Ancien gouverneur de la Banque d'Italie, le sucesseur de Jean-Claude Trichet, prend mardi la barre de l'institution de Francfort en plein tempête de la zone euro.
Mario Draghi aurait pu rêver mieux. L'ancien gouverneur de la Banque d'Italie arrive à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) en pleine crise de la zone euro. Celui que certains commentateurs appellent déjà "Super Mario" s'installe, mardi 1er novembre, à Francfort. Après huit années de présidence du Français Jean-Claude Trichet, l'Italien devient le troisième président de l'institution.
Dans son pays, l'homme de 64 ans représente un élément de "fierté nationale" car aucun Italien n'a accédé à de hautes fonctions européennes depuis Romano Prodi, patron de la Commission européenne entre 1999 et 2004, relève Le Monde.fr.
Le Romain, formé par le prix Nobel d'économie Franco Modigliani, est "réputé de centre gauche pour s'être vu proposer le ministère des Finances par Romano Prodi en 2006", rappelle Lesechos.fr. C'est surtout un homme expérimenté, passé par la Banque mondiale (1984-1990) avant de devenir directeur général du Trésor italien (1991-2001) où il fut chargé de multiplier les privatisations. Il a également occupé le poste de vice-président pour l'Europe de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de 2002 à 2005.
Le style change, pas le cap
Avec Mario Draghi, le style de la BCE devrait changer. Mais pas ses orientations. L'Expansion.com décrit le nouveau venu comme un homme "élégant" et "affable", moins "austère" que son prédécesseur Jean-Claude Trichet. "Il y a quelque chose de François Hollande chez Mario Draghi", estime le site du quotidien Les Echos. Diplômé du Massachusetts Institute of Technology, aux Etats-Unis, il est connu pour être discret sur sa vie privée, à l'inverse du président du Conseil italien, Silvio Berlusconi.
Côté orientation de la BCE, Mario Draghi va surtout être en première ligne sur la nouvelle distribution des rôles des institutions dans la zone euro : bien qu'écartée du financement du Fonds européen de stabilité financière, la BCE ne va pas cesser du jour au lendemain d'intervenir sur les marchés. L'institution devrait aussi se concentrer sur la stabilité des prix. L'Italien ne devrait pas changer le cap de la BCE qui a veillé, sous la présidence de Jean-Claude Trichet, à maintenir la stabilité des prix en zone euro. Et comme le Français, il soutient un durcissement de la politique monétaire de la BCE pour lutter contre l'inflation.
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