Déficit public : "Gabriel Attal essaie de rassurer en prononçant des mots magiques, mais n’annonce rien", tacle un député

Face au déficit public qui s'est creusé à 5,5% du PIB en 2023, le Premier ministre a assuré que le gouvernement allait "poursuivre sur cette voie de rigueur" devant l'Assemblée nationale. De quoi laisser les députés de l’opposition sceptiques.
Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Gabriel Attal devant l'Assemblée nationale le 26 mars 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

"La rigueur", le mot tabou a été employé deux fois en une minute mardi par Gabriel Attal à l’Assemblée nationale : "Nous allons poursuivre sur cette voie de rigueur" pour combler le déficit budgétaire, qui s'est creusé à 5,5% du PIB en 2023, a assuré mardi 26 mars le Premier ministre.

Or, Olivier Marleix s’attendait tellement peu à entendre le mot rigueur dans la bouche de Gabriel Attal qu’il ne l’a même pas relevé. La rigueur, évidemment le patron de Les Républicains, est pour. Encore faut-il que le gouvernement ne se montre pas incohérent. "Il faut simplement que l’effort soit justement réparti, pointe le LR. Il faut arrêter de faire des cadeaux un jour aux uns, le lendemain aux autres, un jour un chèque…" Le déficit public de la France a atteint 15,8 milliards d'euros de plus que ce qu'avait prévu le gouvernement, compliquant l'objectif de désendettement du gouvernement, a dévoilé mardi 26 mars l'Insee.

"Le drame de ce gouvernement, c’est qu’il a un peu acheté des clientèles électorales successives."

Olivier Marleix, chef de file des députés Les Républicains

à franceinfo


"La rigueur, la responsabilité", c’est ce que martèle Gabriel Attal, mais aux yeux de Jean-Philippe Tanguy du Rassemblement national, il en est incapable : "Aujourd’hui, il n’annonce strictement rien, donc il essaie de rassurer en prononçant des mots magiques comme il a l'habitude de le faire... Je rappelle que le budget, aujourd’hui, qui est parti dans le décor, c’était le budget de Monsieur Attal quand il était ministre des Comptes publics", souligne le député de la Somme. 

"Probablement des mesures sur la santé, sur l’assurance chômage"

Pour la gauche, parler de rigueur, c'est surtout l'assurance de nouvelles coupes budgétaires, encore des efforts demandés aux plus précaires. Et Boris Vallaud s'en désole. "Quand il annule 10 milliards, c’est un tour de vis qui est particulièrement sérieux et qui va abîmer à la fois nos services publics et la vie des Français les plus modestes. C’est probablement des mesures sur la santé, sur l’assurance chômage", avance le député PS.

"Plus nous aurons de Français qui travaillent, plus nous aurons de possibilités d'équilibrer nos finances", a en effet déclaré le Premier ministre en citant "la réforme de l'assurance chômage", lors de la séance des questions au gouvernement. Matignon invite toutefois à ne pas surinterpréter, à ne pas confondre tournant de la rigueur et sérieux budgétaire. Reste que le gouvernement s'y attelle : mercredi 27 mars, Gabriel Attal doit réunir un séminaire gouvernemental sur ce thème du travail à Matignon, avant d'être interrogé par TF1 au journal de 20 heures.

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