Demi-victoire de la France sur la question des bonus à la réunion du G20 Finances
Le G20 Finances, qui réunit les ministres de Finances et banquiers centraux des grands pays industrialisés et émergents, s’était ouvert à Londres sur un discours du Gordon Brown en personne. Le Premier ministre britannique a mis tout son poids politique pour demander aux participants de faire en sorte que "personne ne puisse dire qu'ils n'ont pas été capables" de se mettre d'accord sur les points importants en débat.
Concernant les plans de relance, M. Brown semble avoir été entendu. Pas question en effet pour les pays du G20, qui représentent quelque 90% du Produit intérieur brut
(PIB) mondial, de relâcher l’effort public engagé pour faire face à une crise qui, même si elle montre quelques signes d'apaisement, est loin d’être terminée. " La croissance est en route", mais "de grands défis restent à venir ", a résumé dans un communiqué le secrétaire américain au Trésor Tim Geithner, citant nommément le chômage. " Nous continuerons à mettre en oeuvre de façon décisive nos mesures nécessaires de soutien financier et nos politiques monétaires et budgétaires expansionnistes, en cohérence avec la stabilité des prix et la viabilité budgétaire à long terme, jusqu'à ce que la reprise soit assurée", assurent les Vingt dans leur communiqué final.
Parmi les autres dossiers importants, celui de l'encadrement des bonus des banquiers n’a, en revanche, pas obtenu l’adhésion unanime. Si à la question faut-il les limiter ?, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut effectivement mettre un terme aux excès, à la question comment faire ?, les divergences de point de vue subsistent.
Même si les grands argentiers du G20 semblent être arrivés à s’entendre sur la nécessité de verser ces bonus sur le long terme, de préférence en actions, et proportionnellement aux performances des banques, l’idée d’un plafonnement défendue par Paris et Berlin a encore du mal à passer, notamment à Washington.
Pas de réel consensus sur la forme donc mais un accord de fond sur " un ensemble de règles mondiales ", indique le texte de la déclaration commune rendue publique à l'issue de la réunion. La ministre française de l'économie Christine Lagarde ne compte pas pour autant enterrer l'idée très concrète d'un plafonnement de ces bonus, obtenant notamment que l’examen de cette question soit renvoyé à plus tard, et pourquoi pas à l'occasion du sommet du G20 de Pittsburgh (Etats-Unis) qui se tiendra les 24 et 25 septembre.
Cécile Mimaut, avec agences
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