Comment Alcatel-Lucent compte faire un milliard d'économies d'ici 2015
900 postes supprimés en France, 10 000 à travers le monde, l'équipementier télécoms franco-américain a annoncé une restructuration drastique.
Les restructurations se succèdent chez Alcatel-Lucent. L'entreprise a annoncé un nouveau plan social, mardi 8 octobre, qui prévoit 10 000 suppressions d'emplois dans le monde, dont 900 en France dès 2014, "principalement dans les fonctions support, administratives et commerciales". Cette annonce s'inscrit dans le cadre du plan stratégique du groupe, qui doit lui permettre d'économiser un milliard d'euros d'ici 2015. Francetv info fait le point sur la restructuration du groupe Alcatel-Lucent.
Les objectifs du groupe en France
La France "sera touchée dans les mêmes proportions que le reste du monde", a expliqué au Monde Michel Combes, directeur général d'Alcatel-Lucent depuis avril. Concrètement, en plus des 900 suppressions prévues dès 2014, 900 autres salariés vont être redéployés à l'horizon 2015 vers d'autres métiers au sein d'Alcatel ou vers des entreprises partenaires.
Sur les 13 sites du groupe en France, deux vont fermer selon Michel Combes, ceux de Toulouse (Haute-Garonne) et Rennes (Ille-et-Vilaine). Selon Les Echos, l'équipementier prévoit également de céder ceux d'Eu (Seine-Maritime) et d'Ormes (Loiret).
Toujours dans Le Monde, le patron d'Alcatel-Lucent annonce vouloir faire de la France "un centre d'excellence sur le très haut débit mobile - la 4G - et sur les plateformes logicielles de réseaux". Pour cela, les budgets en recherche et développement doivent rester stables et "environ 200 jeunes ingénieurs et techniciens" doivent être recrutés.
Le plan dans le monde
L'équipementier de télécoms franco-américain a précisé que les coupes toucheront toutes les zones géographiques. Alcatel-Lucent va ainsi supprimer 10 000 postes nets d'ici 2015 (soit environ 15 % de l'effectif estimé à fin 2013), dont 4 100 en Europe-Moyen Orient-Afrique, 3 800 en Asie-Pacifique et 2 100 sur le continent américain.
L'objectif pour le groupe, qui a encore perdu 1,3 milliard d'euros l'an dernier, est de réduire ses coûts d'un milliard d'euros, afin de retrouver "le chemin de la rentabilité". Ce plan s'accompagne de mesures pour réorienter la recherche du groupe vers les technologies "du futur" : réseaux internet, informatique dématérialisée ("cloud") et accès à très haut débit.
Les réactions au plan d'Alcatel-Lucent
Le projet d'Alcatel-Lucent est jugé "excessif" par Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif a annoncé, devant l'Assemblée nationale, avoir demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de "réduire" son plan.
Le Premier ministre a, quant à lui, prévenu que le gouvernement ne prendrait pas "pour argent comptant" les assurances données par Alcatel. "Nous en sommes au sixième plan et on prétend que c'est le dernier, donc le gouvernement sera particulièrement attentif pour que ce qui nous est dit soit la vérité, donc nous allons procéder à des vérifications."
En octobre 2009, le groupe avait présenté un plan social prévoyant la suppression de 1 000 salariés français. Et trois ans plus tard, en octobre 2012, l'équipementier en télécommunications avait à nouveau annoncé la suppression de 1 430 emplois en France, sur les quelque 9 000 salariés que le groupe compte dans l'Hexagone.
Du côté des employés, c'est de nouveau la douche froide, comme en témoigne ce reportage de France 3 réalisé auprès de salariés du site de Eu (Seine-Maritine).
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