Après huit ans de souffrance, le bâtiment va mieux, porté par le neuf
Avec près de 2% de croissance en volume cette année et des prévisions à plus de 3% en 2017, le secteur du bâtiment reprend des couleurs, après huit années de crise.
Après huit années de crise, le secteur du bâtiment va mieux. La reprise constatée en 2016 par la Fédération française du bâtiment se traduit par près de 2% de croissance et des projections intéressantes pour l'an prochain. Toutefois, les professionnels estiment que l'embellie est à conforter, alors qu'une année électorale se profile.
Pour 2017, la croissance du #batiment sera de 3,4%, après une chute de 21% entre 2007 et 2015. @chanutj
— FFB (@FFBatiment) 14 décembre 2016
Des murs porteurs dans le neuf
La croissance, en volume, de 2016 est surtout due à la reprise de construction des logements neufs, avec près de 380 000 mises en chantier. Les perspectives sont encourageantes puisque la Fédération française du bâtiment (FFB) s'attend à plus de 400 000 mises en chantier en 2017, ce qui engendrerait une hausse de 7%. Le président de la FFB, Jacques Chanut, avance deux raisons à l'amélioration du secteur : les taux d'intérêt bas et les dispositifs fiscaux avantageux. "Les taux permettent de solvabiliser de nombreux ménages et les entreprises peuvent réinvestir", explique Jacques Chanut. Des ménages achètent aussi des logements plus grands que prévus grâce à des conditions d'emprunt plus moins coûteuses. Parmi les mesures fiscales pour le bâtiment, Jacques Chanut cite "le prêt à taux zéro, la défiscalisation Pinel, le crédit d'impôt sur la rénovation qui permet au moins un minimum de maintien d'activité sur la rénovation énergétique".
Une reprise à consolider
La tendance à la hausse reste fragile puisqu'elle est essentiellement portée par le logement neuf, alors que l'activité du secteur est aussi portée pour moitié par l'entretien et la rénovation. Mais dans ces deux domaines, la croissance est modeste avec +0,5% cette année, et une perspective à près de +1% en 2017.
Toutefois, le bâtiment devrait recommencer à créer des emplois ; environ 10 000 l'année prochaine, après huit années de recul. Toutefois, la prudence est de mise à l'approche d'une année électorale. Les professionnels du bâtiment s'inquiètent notamment de l'avenir de dispositifs existants. "On peut de nouveau perdre de 50 à 70 000 logements, en cas de disparition du prêt à taux zéro et du système de défiscalisation Pinel. 70 000 logements, c'est plus de 100 000 emplois dans le bâtiment", prévient Jacques Chanut.
L'autre menace du moment vient d'une forme de dévoiement du travail détaché. "La directive existe, on demande qu'elle soit respectée, mais il y a beaucoup de fraude", constate le président de la FFB, demandant simplement "que les règles du jeu soient les mêmes pour tout le monde".
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