Du monde de la finance à celui du bien-être
Carole Bellanger est bien décidée à ne pas faire comme les autres et invente un concept inédit : Le Mangareva un restaurant lounge, hammam et spa de ville. Témoignage.
"J'ai toujours voulu créer mon entreprise, mais je n'avais pas de projet précis et j'hésitais à me lancer", commence Carole Bellanger. Le déclic ? Un licenciement survenu à l'âge 40 ans. Issue du milieu financier, cette quadragénaire va créer son affaire dans le secteur du bien-être. Un choix qu'elle explique par son expérience personnelle : "nous vivons dans une époque stressante, et c'est particulièrement vrai dans l'ouest parisien où il y a une concentration de cadres et de professions libérales. Je me suis demandé quel type de prestations j'aurais aimé trouver alors que j'étais moi-même cadre". L'idée d'un lieu dédié au bien être des 5 sens voit alors le jour et Le Mangareva ouvre ses portes courant 2008.
Un long périple semé d'embûches
Il va se passer plus de 4 ans entre le montage du business plan et le début de son activité. La jeune femme aurait pu se contenter de retrouver un emploi confortable, mais tenace, elle croit en son projet, malgré l'incompréhension de son entourage. Lauréate d'un concours de créateurs d'entreprise, elle obtient le soutien d'une banque qui va lui octroyer le prêt tant attendu. Ne réussissant pas à convaincre pour louer un local commercial en centre-ville, du fait de l'envergure de son projet, elle opte pour un lieu plus singulier, un bateau, qu'elle décide de faire construire. Elle obtient un emplacement sur les bords de Seine, à Saint-Cloud.Une fois la question du financement réglée, les difficultés persistent. "Il a fallu répondre aux réglementations des deux secteurs. Ne pas avoir de compétences dans la restauration et le bien-être m'a valu la méfiance des administrations. Or, j'estime qu'un entrepreneur n'étant pas issu du secteur va être plus attentif à se poser les bonnes questions puisqu'il doit tout apprendre. Bien sûr, j'ai fait des erreurs, mais c'est comme ça que l'on apprend", déclare la propriétaire du Mangareva.
Un pari audacieux?
Lorsqu'elle inaugure son affaire, c'est le début de la crise. "N'ayant pas assez prévu de budget pour la communication, c'est surtout le bouche à oreille qui a fonctionné au début. Il est vrai que le restaurant a démarré plus vite que le spa et le hammam." L'entrepreneuse a à c?ur de se démarquer : "l'idée était de créer un endroit pour se détendre un quart d'heure ou une demi-journée, en s'offrant un massage et un verre de champagne, un hammam ou tout simplement un dîner, chacun fait à sa convenance?".Le toit, aménagé en terrasse panoramique, accueille aussi des soirées privées. "Ce n'était pas prévu dans le projet de départ, mais cela met du beurre dans les épinards. Et puis, je considère que faire la fête contribue aussi au bien être."
... en attente de trouver son équilibre
"Ma plus belle réussite ? Avoir abouti mon projet. Je souhaitais créer ma propre histoire et non pas reprendre celle de quelqu'un d'autre, la franchise, ce n'était pas pour moi." Dans le même sens, les prestations de massage proposées sont sur-mesure et personnalisées à la demande : "je ne voulais pas de l'ambiance minutée des centres de bien-être traditionnels", poursuit la chef d'entreprise. Le Mangareva emploie une équipe de 4 personnes à plein temps, sans compter les masseurs pour l'instant embauchés en free lance. A ce jour, Carole Bellanger ne s'octroie pas encore de salaire, mais se dit sereine.Et de conclure : "je n'ai jamais été aussi heureuse malgré les tracas quotidiens à gérer !".
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