"J'ai encore un peu mal au nez", témoigne le lycéen parisien frappé par un policier en mars 2016
Franceinfo a joint ce lycéen à la veille du procès en appel du policier qui lui avait asséné un coup de poing alors qu'il manifestait contre la loi Travail.
"Je vais mieux." Franceinfo s'est entretenu, jeudi 15 juin, avec Adan, qui a été violemment frappé au visage par un policier, le 24 mars 2016, alors qu'il participait à la mobilisation lycéenne contre la loi Travail. La scène était survenue à quelques mètres du lycée Henri-Bergson, dans le 19e arrondissement de Paris, où il était scolarisé en seconde.
Ce jeudi-là, Adan vient de jeter des œufs et de la farine en direction des policiers, lorsque la situation dégénère. "Ils ont commencé à nous courir après. Je me suis arrêté. Il y en a un [qui] m'a foncé dessus, il m'a frappé à terre", avait-il raconté à l'époque à franceinfo. "Il m'a dit : 'Lève-toi, lève-toi' (…) et il m'a mis un poing, je l'ai senti passer", détaillait-il. La scène avait été filmée par des témoins.
A la veille du procès en appel de l'agent qui l'a frappé – il a écopé de huit mois de prison avec sursis en novembre 2016 –, Adan raconte sentir encore les effets de ce violent coup de poing.
J'ai encore un peu mal au nez. J'ai aussi des douleurs au crâne parfois. Ça fait vraiment mal.
Adanà franceinfo
L'adolescent de 16 ans n'est pas très bavard. Les précisions, il ne les livre que difficilement, au fur et à mesure des questions. "Quand j'ai mal à la tête, je vais tout de suite me coucher", poursuit-il. Il est incapable de décrire ces maux de crâne mais il sait que, pour les dissiper, il doit prendre un médicament à base de paracétamol.
Une opération du nez est toujours prévue, mais elle ne pourra avoir lieu que dans quelques années : "Je suis toujours en croissance donc je ne peux pas faire d'opération pour l'instant." Reste que le lycéen ne se fait pas plaindre. "A part ça, j'ai été choqué mais c'est tout."
Lassé par l'affaire
Compte-t-il assister au nouveau procès ? "Non, je n'ai pas envie d'y aller", répond-il de façon laconique, faisant comprendre qu'il souhaite éviter le sujet. Interrogé sur une éventuelle lassitude quant à cette affaire, il confirme une certaine usure.
Maintenant, c'est fini. Mes proches ont compris, ils ont arrêté de m'en parler.
Adanà franceinfo
"J'ai suivi une année normale"
Il y a un sujet sur lequel Adan est légèrement plus disert : les études, qui vont mieux qu'auparavant. "La fin de l'année dernière, je ne l'avais pratiquement pas faite. Là, j'ai suivi une année normale", commente-t-il.
Une amélioration qui n'est pas le fruit du hasard : "J'ai dû changer de lycée, à quatre stations de métro", ajoute-t-il. "De nouveaux camarades étaient au courant [de mon histoire] parce qu'ils connaissent des gens à Bergson, mais personne ne m'en a parlé", relève l'adolescent, qui a terminé l'année avec une moyenne entre 11 et 12 sur 20.
J'ai réussi mon année et je vais passer en première dans la série que je voulais, en S [scientifique].
Adanà franceinfo
Porté par cette dynamique, a-t-il une idée de ses projets ou de ses envies après le bac ? "Non, pas encore."
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