Réforme du Code du travail : sur quoi se divisent les syndicats ?
Les syndicats ne sont pas d'accord sur la ligne à adopter face à la loi El Khomri. D'un côté, les "réformistes" entendent améliorer le texte. De l'autre, les "contestataires" exigent son retrait.
La fragile union syndicale s'est fissurée, jeudi 3 mars, lors de deux réunions intersyndicales. Ligne à adopter face au gouvernement, date des possibles grèves... La mobilisation syndicale contre la réforme du Code du travail se fera en ordre dispersé avec des partisans d'amendements d'un côté et d'autres qui plaident pour un retrait du texte. Quelle est la position de chaque organisation ? Francetv info fait le point.
Ils veulent modifier le texte
Ce qu'ils réclament. Cinq syndicats "réformistes" se sont accordés sur une liste de modifications à apporter au projet de loi El Khomri. Il s'agit de la CFDT, la CFTC, l’Unsa, la CFE-CGC, et la Fage (un syndicat étudiant). Ces cinq organisations veulent que le texte soit "impérativement modifié en profondeur". Les syndicats demandent notamment le retrait de l'article plafonnant les indemnités prud'homales pour licenciement abusif. Mais aussi la mention du contexte national pour justifier un licenciement économique, ce qui est vu par la CFDT comme une incitation au dumping social pour les groupes multinationaux. Ils souhaitent en outre un renforcement du compte personnel d'activité censé réunir les droits de tout actif pendant sa carrière.
Leurs mobilisations. La CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa et la Fage disent vouloir jouer le jeu de la concertation permise par le report au 24 mars de l'examen en Conseil des ministres du projet de loi. Et les syndicats appellent à des rassemblements dans toute la France, samedi 12 mars, afin de "faire pression sur le gouvernement entre les concertations bilatérales du 7 au 9 mars et la réunion des partenaires sociaux programmée le lundi 14 mars avec le Premier ministre".
Ils demandent le retrait de la loi
Ce qu'ils réclament. Sept syndicats appellent à la grève et au retrait du projet de loi El Khomri : la CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef (syndicat étudiant), l'UNL et la FIDL (deux syndicats lycéens). La CFE-CGC, qui n'a pas battu le pavé depuis 2010, pourrait aussi rejoindre le mouvement des "contestataires". Ils demandent le retrait pur et simple du texte. Ils souhaitent "obtenir le retrait du projet de loi de réforme du Code du travail et l’obtention de nouveaux droits, synonymes de progrès social, pour gagner aussi une autre répartition des richesses dans une société solidaire."
Leurs mobilisations. Ces organisations appellent à manifester et à faire grève le 31 mars. Les syndicats se réuniront en intersyndicale le 17 mars pour affiner les contours de cet appel. Par ailleurs, plus d'une vingtaine d'organisations de jeunes, dont l'Unef, ont déjà appelé à une journée d'action nationale dès le 9 mars. Les sept organisations syndicales estime qu'il s'agit d'"un rendez-vous important qu’il convient de réussir".
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