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"L'impact du changement" de la réforme des retraites, "je ne l'ai toujours pas saisi" : des salariés partagés entre soulagement et inquiétude selon les générations

Le système universel de retraite par points doit s'appliquer à partir de la génération née en 1975, a annoncé le Premier ministre Édouard Philippe.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des salariés dans le quartier de la Défense, le 13 mai 2019. Illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Au pied d'une tour du quartier d'affaires de La Défense, près de Paris, Ludovic est soulagé. Né en 1973, il échappe à la retraite universelle par point et reste dans le système par trimestre. "L'impact du changement, je ne l'ai toujours pas saisi. Comment cela va jouer sur le montant réel des retraites ? Ce n’est pas clair", estime l'employé. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a dévoilé les contours de la future réforme des retraites mercredi 11 décembre, annonçant qu'elle s'appliquerait à partir de la génération 1975.

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Matthieu, collègue de bureau de Ludovic, partage sa pause cigarette. Lui est né en 1977 et va devoir faire deux calculs pour sa retraite : la première partie, jusqu'en 2025 selon les règles actuelles, puis l'autre partie, selon le régime par points. "On verra le moment venu, il y a encore du temps. Il peut y avoir des changements et des nouvelles réformes. On va peut-être revenir en arrière, on calculera plus tard", prédit Matthieu.

"Trouver d'autres solutions"

Autre profil : Christophe, qui a commencé à travailler dans le secteur bancaire à 20 ans, en tant que guichetier, avant de gravir les échelons et de travailler au siège : "Je suis né en 1970 et à première vue, je ne serai pas concerné par la réforme. J'étais un petit peu inquiet. J'ai 50 ans, la retraite c'est quelque chose qui me préoccupe. J'ai fait des simulations avec mes 25 meilleures années et pas sur toute ma carrière."

Pour moi, c'est une injustice !

Redouane, salarié

à franceinfo

"Je suis d'une génération un peu fataliste, il fallait que la réforme soit faite", confie pour sa part Laure, née en 1989. "Je pense qu'il va falloir se montrer inventif et trouver d'autres solutions, comme déménager à l’étranger." La jeune femme pense aux générations futures : "Je plains surtout les gens qui vont rentrer sur le marché du travail en 2022."

Redouane, lui-aussi né en 1989, ne voit pas où est l'équité du nouveau système : "C’est l'injustice, l'incohérence et la peur. On en a discuté avec ma femme, elle n'aura pas les mêmes points que moi. Je ne me vois pas être un privilégié et pas ma femme." Avec l'avenir du marché du travail et celui des retraites, Redouane se dit surtout inquiet pour ses deux enfants.

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