Retraites complémentaires : trois questions pour comprendre l'accord trouvé entre le patronat et les syndicats
Trois syndicats sur cinq se sont entendus avec le Medef sur un accord afin de renflouer les caisses, presque vides, des régimes de retraites complémentaires Agirc et Arrco.
Ils ont trouvé "un accord de principe". Le patronat s'est entendu avec le CFE-CGC, la CFDT et la CFTC lors des négociations sur l'avenir des retraites complémentaires, vendredi 16 octobre. Le but ? Renflouer les caisses déficitaires des régimes de retraites complémentaires.
Francetv info répond à trois questions pour mieux comprendre ce texte et ce qu'il implique.
Pourquoi ces négociations ?
L'objectif de ces négociations était de sauver les retraites complémentaires, dont les caisses seront bientôt vides. Le déficit de l'Association générale des institutions de retraite complémentaire des cadres (Agirc) atteignait 1,24 milliard d'euros en 2013, celui de l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (Arcco), 405 millions d'euros. "Si rien n’est fait, l’Agirc aura épuisé ses réserves en 2018, et l’Arrco en 2027", expliquent Les Echos.
Le résultat de ces négociations concerne "plus de 18 millions de salariés du privé, dont 3,8 millions de cadres, auxquels s'ajoutent 12 millions de retraités, soit au total 30 millions de personnes", selon le secrétaire confédéral de FO Philippe Pihet, contacté par francetv info.
Que contient l'accord ?
Le texte du Medef prévoit un système de bonus-malus pour les départs à la retraite, qui ne dépendrait plus uniquement de l'âge, mais aussi de la durée de cotisation. En cas de départ à la retraite à 62 ans, un salarié verrait sa retraite complémentaire amputée de 10% la première année, 10% la seconde et 10% la troisième, avant de récupérer une retraite à taux plein à 65 ans.
En revanche, s'il travaille jusqu'à 63 ans, ce malus est annulé. Les salariés restant en activité deux, trois ou quatre ans de plus bénéficieraient en outre d'un bonus de 10, 20 et 30%.
En contrepartie, le patronat a accepté la proposition des syndicats d'augmenter l'un des deux taux de cotisation. "Sur un plan d'économies qui nous est présenté de 6 milliards d'euros, le patronat fait un effort de 600 millions", a estimé Philippe Pihet, de FO. Il a ajouté que les efforts seront supportés à "90% par les salariés et à 10% par les entreprises".
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
FO et la CGT ont refusé de signer le texte, vendredi. Le numéro 1 de la CGT, Philippe Martinez, a qualifié le projet du Medef "d'inacceptable" lors d'un entretien avec BFMTV. Il a estimé que les salariés et les retraités allaient "devoir payer une nouvelle fois".
L'accord de principe trouvé par le Medef et la CFE-CGC, la CFDT et la CFTC est toutefois valable, puisque les signatures de trois syndicats sur les cinq suffisent pour valider le texte.
"C'est un objectif collectif qui a été atteint", s'est félicité le négociateur du Medef Claude Tendil, vendredi. Une réunion "conclusive" est prévue le 30 octobre "pour la finalisation de cet accord", a précisé Serge Lavagna, le négociateur de la CFE-CGC, à l'issue de la journée de négociation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.