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Port du masque peut-être bientôt obligatoire au travail : "Cette adaptation doit se faire entreprise par entreprise", pour la porte-parole du Medef

Alors que le gouvernement réfléchit à imposer le port du masque dans les entreprises, la porte-parole et vice-présidente du Medef Dominique Carlac'h réclame sur franceinfo que la décision soit prise à l'échelle de l'entreprise. Pour elle, une généralisation pourrait "induire un problème lié à la reprise économique".

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Dominique Carlac'h, porte-parole et vice-présidente du Medef, invitée sur franceinfo, jeudi 17 janvier. (FRANCEINFO)

"Cette adaptation doit se faire entreprise par entreprise, dans le dialogue social", estime dimanche 16 août sur franceinfo Dominique Carlac’h, vice-présidente et porte-parole du Medef, alors que le masque pourrait devenir obligatoire au sein des entreprises. Cette proposition fait partie des évolutions du protocole sanitaire, qui seront présentées mardi aux partenaires sociaux.

franceinfo : Le port du masque obligatoire est-il une bonne idée ?

Dominique Carlac’h : Depuis le début de la crise sanitaire, il y a cinq mois, dans les entreprises, on a bien respecté les protocoles selon les prescriptions des autorités médicales. Et effectivement, le port du masque y est déjà obligatoire quand la distanciation sociale n'est pas possible. Les entreprises et tous les partenaires sociaux sont à nouveau mobilisés pour réfléchir à la mise en oeuvre de protocoles en fonction de l'évolution de la situation sanitaire.

On veut des chiffres exacts pour pouvoir adapter les protocoles sanitaires. Il n'y a rien de plus anxiogène que de ne pas savoir, de ne pas être dans le réalisme. Si on n'a pas de données statistiques fiables, on peut faire peur à tout le monde, on peut réactiver la peur collective, je ne parle pas que du monde du travail. Il faut des statistiques claires qui permettent de se dire "les protocoles que l'on a depuis cinq mois et que l'on respecte dans le monde professionnel, comment doivent-ils être adaptés ?" Cette adaptation doit se faire, selon nous, en l'absence de statistiques plus précises, entreprise par entreprise, dans le dialogue social. C'est ce qui nous a permis depuis cinq mois d'essayer de travailler au mieux tout en respectant la santé des salariés et des clients.

Il faut être réalistes : il faut avoir le réalisme de se dire "quels sont les chiffres ?" et de se dire que chaque activité dans une entreprise est différente.

Dominique Carlac'h, porte-parole du Medef

à franceinfo

Si l'on prend une activité dans des bureaux dans les tours de la Défense, ou si l'on prend une activité industrielle en région Rhône-Alpes ou Bretagne, on n'a pas du tout les mêmes conditions de travail. Une loi qui est exactement la même en fonction de conditions de travail différentes, ça ne peut être qu'angoissant ou pénalisant selon le point de vue duquel on se place.

Si l'on rend le port du masque obligatoire et si l'on encourage le télétravail, y a-t-il un risque que cela casse la reprise de l'activité ?

La généralisation des masques et du télétravail imposé à toutes les entreprises, sans discernement de l'activité, de la taille, et des conditions de travail, peut induire un problème lié à la reprise économique. En même temps, les entreprises sont responsables et tous ces protocoles relèvent avant tout de la responsabilité de l'entreprise et de l'employeur.

Faut-il revenir massivement au télétravail pour éviter la hausse des contaminations ?

Le télétravail, maintenant on a du recul : des entreprises ont appris à télétravailler pendant les cinq mois de la crise sanitaire. Tout le monde a appris à télétravailler, non seulement les entreprises, les chefs d'entreprise, mais aussi les salariés. Du pragmatisme, du réalisme et du recul sur ce qui s'est passé s'imposent.

Le tout télétravail n'a pas forcément plu à tout le monde, en tout cas pas à tous les salariés. On a actuellement engagé une réflexion, un retour d'expériences à l'initiative du Medef avec les syndicats patronaux et les syndicats de salariés, pour se dire : que faut-il retenir de tout ça, et quelles sont les recommandations que l'on peut faire aux entreprises qui ne connaissaient pas le télétravail avant l'épidémie, qui y ont goûté et qui en ont vu toutes les limites managériales et pragmatiques ?

Élisabeth Borne propose de rendre le port du masque obligatoire dès la fin du mois, est-ce que ce n'est pas trop court pour que les entreprises puissent s'organiser ?

Non, car ça fait cinq mois que les entreprises ont mis au point des protocoles d'activité. Il n'y a pas plus organisé qu'une entreprise. On est prêts. Et on a des stocks de masques, ce qui n'était pas le cas il y a cinq mois. Les entreprises sont prêtes à utiliser ces masques en fonction des consignes sanitaires qui vont nous être données mardi.

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