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Chômage de longue durée : ce qu'il faut retenir du plan d'investissement présenté par Jean Castex

Le Premier ministre a annoncé une série de mesures visant à renforcer la formation des salariés et des demandeurs d'emploi. Au total, 1,4 milliard d'euros y seront consacrés en 2021 et 2022.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, Jean Castex, à la sortie du Conseil des ministres, le 22 septembre 2021. (THOMAS SAMSON / AFP)

Tout miser sur la formation. En déplacement à Châtellerault (Vienne), le Premier ministre a détaillé lundi 27 septembre les modalités du nouveau "plan d'investissement dans les compétences", qu'il avait déjà partiellement dévoilé la veille dans une interview aux Echos (article abonnés)Aux côtés de la ministre du Travail, Elisabeth Borne, le chef du gouvernement a pointé "la situation paradoxale" consistant à avoir des entreprises "qui ne parviennent pas à recruter" et "des chômeurs qui ne parviennent pas à retrouver un emploi".

Ce plan vise à la fois à renforcer la formation à destination des salariés et celle des 5,927 millions de chômeurs de catégorie A, B ou C. "L'objectif est de former 1,4 million de demandeurs d'emploi en 2022", a notamment fait valoir Jean Castex. Franceinfo fait le point sur les principales annonces du Premier ministre.

Une enveloppe globale de 1,4 milliard d'euros supplémentaires

Le gouvernement entend tout d'abord "mobiliser 1,4 milliard d'euros supplémentaires sur 2021 et 2022", a expliqué Jean Castex. Dans le détail, 900 millions d'euros doivent être déployés dès la fin d'année, "compte tenu de l'urgence de la situation"Cette somme sera financée par le redéploiement des crédits d'urgence qui avaient été "budgétés pour la gestion de la crise", a assuré le Premier ministre.

Les 500 millions d'euros restants seront déployés en 2022. Un amendement au projet de loi de finances sera déposé pour débloquer cette somme, a précisé Jean Castex. 

600 millions d'euros pour "former 350 000 salariés supplémentaires"

"Il nous faut adapter la formation des salariés et des demandeurs d'emploi" aux évolutions des métiers, a défendu le chef du gouvernement. Jean Castex souhaite "booster" la formation dans les petites et moyennes entreprises comptant "entre 50 et 300 salariés". Au total, "ce sont donc 600 millions d'euros qui vont être débloqués (...) dans l'objectif de former 350 000 salariés supplémentaires".

En parallèle, le Premier ministre a plaidé pour un accompagnement des salariés en reconversion. Il a promis une simplification du dispositif "Transitions collectives", instauré "début 2021", afin que "les entreprises s'en saissisent massivement"Ce système vise à permettre à des salariés dont l'emploi est menacé de se tourner vers des métiers qui recrutent "sur le même territoire, sans passer par la case chômage".

Des formations "opérationnelles" en entreprise pour les demandeurs d'emploi

Les formations à destination des demandeurs d'emploi doivent également être étendues, en veillant "à ce que la plupart d'entre elles se déroulent en entreprise". Jean Castex plaide pour un renforcement des "préparations opérationnelles à l'emploi", qui permettent aux demandeurs d'emploi d'intégrer directement l'entreprise, au sein d'une équipe de travail, pour y apprendre un métier. Avec une enveloppe de 210 millions d'euros, le gouvernement ambitionne de "former 50 000 personnes"Selon le Premier ministre, 85% de ceux qui suivent ces formations "trouvent un emploi"

Dans le cadre des plans d'investissement dans les compétences, les formations plus longues seront également renforcées. "Nous injecterons à cet effet 350 millions d'euros supplémentaires", a précisé le chef du gouvernement. 

Favoriser les contrats de professionnalisation pour les chômeurs de longue durée

Le Premier ministre veut en outre porter "une attention particulière aux chômeurs de longue durée, de plus d'un an", qui comptent désormais pour plus d'un inscrit sur deux à Pôle emploi (50,3%). Ainsi, le gouvernement souhaite "rendre plus incitatif le recours au contrat de professionnalisation pour l'embauche d'un chômeur de longue durée". L'aide à l'embauche pour ce type de contrat, qui est de 5 000 euros pour un mineur et 8 000 euros pour un majeur, sera étendue "à l'ensemble des chômeurs de longue durée" pendant toute l'année 2022. A cette fin, 240 millions d'euros seront mobilisés.

Pour justifier cette mesure, Jean Castex a mis en avant le taux d'insertion à l'issue de ce parcours. "Six mois après un contrat de professionnalisation, sept personnes sur dix qui en ont bénéficié sont en emploi", a affirmé le chef du gouvernement.

Enfin, pour les demandeurs d'emploi de très longue durée, inscrits depuis plus de deux ans, Pôle emploi proposera aussi un "parcours de remobilisation" plus intensif. Testé dans 12 agences jusqu'en décembre, ce parcours sera ensuite généralisé de façon progressive. L'ensemble des demandeurs d'emploi de très longue durée se verront proposer ces parcours d'ici fin 2022.

L'entrée en vigueur de la réforme de l'assurance-chômage confirmée au 1er octobre

Jean Castex l'a assuré lors de son déplacement : la réforme de l'assurance-chômage est "l'une des premières réponses" dans la lutte contre le chômage. Celle-ci entrera progressivement en vigueur à partir du 1er octobre, et sera totalement mise en œuvre au 1er décembre. "Nous croyons profondément que cette réforme permettra de lutter contre les contrats courts payés de façon indue par l'assurance-chômage et qu'elle incitera à un arbitrage entre le travail et la non-activité en faveur de l'emploi", a-t-il défendu dans les Echos.

Par ailleurs, le chef du gouvernement a estimé que les branches professionnelles et les partenaires sociaux devaient jouer un rôle dans le renforcement de "l'attractivité des métiers". A cette fin, "nous invitons de nombreuses branches professionnelles à ouvrir des négociations sur les salaires, a fortiori quand ils sont inférieurs au smic, les évolutions de carrière, le temps partiel, les conditions de travail", a demandé le Premier ministre dans les colonnes du quotidien économique.

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