"Cela permet à ces personnes de remettre un pied dans l'emploi" : dans le Loiret, les bons résultats du conditionnement du RSA à 15 heures d'activité

Alors que le Premier ministre réunit les membres du gouvernement pour un séminaire sur le plein-emploi, il met en avant les bons résultats de l'expérimentation conditionnant le RSA à plusieurs heures d'activités par semaine.
Article rédigé par franceinfo
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Sandra, 50 ans, fait partie de l'expérimentation autour du RSA conditionné à des heures de travail à Montargis dans le Loiret. (CAMILLE MARIGAUX / FRANCEINFO)

Mettre le maximum de Français au travail pour équilibrer les finances du pays : c’est l’objectif rappelé mardi 26 mars par le Premier ministre Gabriel Attal, qui réunit justement les ministres de son gouvernement sur ce sujet mercredi matin. Le plein-emploi est l'un des objectifs prioritaires d’Emmanuel Macron et l’exécutif l’assure : il y a des résultats. Pour convaincre, Gabriel Attal met en avant les premiers résultats de cette expérimentation lancée l’an dernier, qui vise à conditionner le RSA à plusieurs heures d’activité par semaine. Un peu moins d'une personne accompagnée par France Travail sur deux aurait retrouvé un emploi - c'est plutôt un sur trois selon notre vérification -. Le Loiret est l'un des 18 départements pilotes de l'expérimentation en 2023. Dans le territoire de Montargis, où le chômage dépasse les 9%, l'un des taux les plus élevés de la région, les résultats de l'expérimentation sont pour l’instant positifs.

Penchée sur une machine à coudre, Sandra, 50 ans, suit aujourd’hui une formation qui doit aboutir sur un CDD. Après dix ans passés sans travailler, cette ancienne assistante de direction porteuse de handicap est entrée dans le dispositif de France Travail, un peu à reculons. "Quand on m'a dit qu'il allait falloir travailler 20 à 25 heures pour percevoir mon RSA, je me suis dit qu'il fallait que je trouve quelque chose qui me plaise aussi", confie-t-elle. Avec sa conseillère, Sandra a finalement trouvé cette formation dans la couture de luxe. "On a essayé plusieurs forums, j'ai fait pas mal de rencontres de sociétés dans le Montargois. Et puis je suis tombée sur un événement de cette société FLS. Ma conseillère m'a dit : 'Fonce, on ne sait jamais.'"

Un suivi personnalisé des allocataires par des conseillers

Sur la quarantaine de conseillers France Travail de l’agence de Montargis, bientôt dix accompagneront les allocataires du RSA vers un emploi. Le nombre de dossiers a été réduit, d’environ 200 à 60 personnes suivies. "L'expérimentation permet de mettre vraiment en exergue, et les études le montrent, que plus les personnes sont en recherche active, plus on les accompagne en proximité, plus les portes s'ouvrent", explique Matthieu Pellé, responsable d’équipe. Résultat : comme Sandra, 49% des allocataires RSA du Montargois en capacité de travailler ont retrouvé un emploi l’an dernier. 

Rencontrer le bon candidat, c’est aussi un défi pour Julie Dényse, responsable des ressources humaines de l’entreprise FLS. "On manque cruellement de candidats, regrette-t-elle. Cela dit, c'est un univers qui n'est pas forcément séduisant au départ. Le métier de mécanicien et mécanicienne de confection est un peu en perte de vitesse aujourd'hui. Travailler sur cette expérimentation avec France Travail nous permet de capter des publics différents, éligibles au dispositif. Cela permet aussi à ces personnes de remettre un pied dans l'emploi et d'être formées."

L’expérimentation compte sur l’État, qui finance en partie France Travail, avec un peu plus d’un milliard d’euros par an actés jusqu’en 2027. "Mais jusqu’à quand ?", se demandent les syndicats alors qu'un premier coup de rabot de 600 millions d’euros a été annoncé il y a quelques jours. L'exécutif compte aussi reprendre la main sur l'assurance chômage. Gabriel Attal doit en tout cas s'exprimer au 20 heures de TF1, après le séminaire gouvernemental consacré au travail mercredi 27 mars au matin.

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