Contrats aidés : le gouvernement tente de désamorcer la fronde des maires
Trois ministres reçoivent des représentants des maires, vendredi, après l'annonce du non renouvellement de 160 000 contrats aidés d'ici la fin de l'année.
Le gouvernement va tenter, vendredi 1er septembre, de désamorcer le dossier explosif du non renouvellement de 160 000 contrats aidés, ces contrats subventionnés, d'ici la fin de l'année. De nombreux maires crient au scandale.
À la demande du Premier ministre, Édouard Philippe, des représentants d'élus seront reçus vendredi par trois ministres : Jacques Mézard, le ministre de la Cohésion des territoires, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail et Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale.
Censés aider à l'insertion dans le monde professionnel, ces contrats concernent notamment l'Éducation nationale et le secteur hospitalier. Pour le gouvernement, qui prévoit une enveloppe de 293 000 contrats aidés en 2017 contre 456 000 signés en 2016 et une nouvelle baisse en 2018, ces contrats "subventionnés par l'État" sont "précaires, souvent à temps partiel" et ne peuvent être "l'instrument majeur de la politique de l'emploi".
L'annonce a frappé par surprise jeunes travailleurs et associations, pour qui le dispositif constitue souvent une bouffée d'oxygène vitale. Parmi les voix qui montent, il y a celle de Dorine, une animatrice, qui avait décroché, fin juin, un contrat aidé à plein temps pour cette rentrée scolaire. "Quand je suis rentrée de colonie de vacances fin août, on m'a dit que 'non', que c'était gelé et que je n'avais droit à rien, raconte-t-elle. Je me retrouve sans rien, je suis très en colère". La jeune femme devait animer un club d'expression pour des adolescents fragiles.
Des maires menacent de reporter la rentrée scolaire
De nombreux maires se sont ouvertement inquiétés au cours de l'été de la baisse du nombre de contrats aidés. Les élus d'Outre-mer, notamment de La Réunion, ont été les premiers à allumer le feu, qui se propage désormais à la métropole. Certains maires ont menacé de reporter la rentrée scolaire, prévue lundi, dans leur commune. C'est le cas dans le Gard et le Calvados notamment. Ils espèrent qu'à l'instar de la Réunion, le gouvernement lâchera du lest et ne supprimera pas autant de contrats aidés que prévu.
"J'ai bien conscience que cela touche notamment les collectivités locales pour les activités de cantine par exemple", a répondu Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Éducation nationale.
J'ai demandé aux inspecteurs d'académie, localement, d'être très attentifs au cas par cas dans la discussion avec les collectivités locales, parfois parce qu'il peut y avoir d'autres formules que les contrats aidés.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationaleà franceinfo
Le gouvernement envisage par exemple de développer le recrutement de jeunes sous statut d’apprenti.
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