Emploi : la France comptait 963 000 jeunes sans étude, ni emploi, ni formation en 2018
C'est ce qui ressort d'une étude publiée par la Dares, vendredi. Un chiffre en légère baisse par rapport à 2015.
Des mois, parfois des années, qu'ils attendent d'entrer dans le monde du travail. En 2018, plus d'un jeune sur sept n'était "ni en études, ni en emploi, ni en formation" en France. Cela représente 963 000 personnes. C'est ce qu'on apprend dans une étude de la Dares, publiée vendredi 7 février.
Connue sous l'acronyme anglophone "Neet" (Neither in Employment nor in Education or Training), cette situation concernait 12,9% des 7,5 millions de jeunes âgés de 16 à 25 ans en 2018, d'après les données du service des statistiques du ministère du Travail, qui note une surreprésentation des enfants d'ouvriers et d'employés.
Beaucoup vivent chez leurs parents
Ces chiffres concernent les 16-25 ans, population ciblée par le gouvernement et ses "dispositifs d'insertion professionnelle des jeunes". Ils sont en baisse de 0,8 point par rapport à ceux de 2015 (13,7%), mais la Dares se concentrait alors sur les 15-29 ans.
Les jeunes "Neet", "en difficulté mais dans des situations variées", sont en moyenne moins diplômés (seulement 22% ont un diplôme supérieur au baccalauréat), vivent plus souvent chez leurs parents (65% vivent avec au moins un des deux parents) et souffrent plus fréquemment d'un handicap que les autres jeunes.
L'effet du diplôme "reste significatif", insiste l'étude, dans le fait d'entrer dans cette catégorie. Chez les plus jeunes, "l'arrêt progressif des études" explique le nombre grandissant de "Neet" : celui-ci passe de 21 000 pour les jeunes âgés de 16 ans à 128 000 pour ceux fêtant leur 20 ans.
Des "'Neet' de longue durée"
La Dares précise également que les femmes, ainsi que les "jeunes avec (...) des problèmes de santé", "ceux nés à l'étranger ou dont les deux parents sont de nationalité étrangère" et "les jeunes vivant sans leurs parents" ou avec un enfant ont plus de chances de devenir "'Neet' de longue durée", c'est-à-dire pendant plus d'un an.
Avec un total de 57% de l'effectif global, les jeunes dont la mère est ouvrière ou employée sont surreprésentés par rapport aux autres catégories socio-professionnelles.
La plupart des inactifs (hors chômeurs) ne sont pas dans une démarche d'insertion: seul un sur huit "recherche effectivement" un emploi. Parmi les principales raisons invoquées figurent "la garde d'enfant(s) ou d'une personne dépendante" et "la conviction de ne pas (pouvoir) trouver un emploi".
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