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Conférence sociale : les syndicats déçus

Le gouvernement a conclu cette deuxième conférence sociale en lançant une concertation sur la réforme des retraites et un plan pour l'emploi, mais les syndicats sont déçus, voire en colère.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, à l'occasion du discours de clôture de la conférence sociale, à Paris, le 21 juin 2013.  (JACQUES DEMARTHON / AFP)

La concertation avait un arrière-goût de confrontation. Le gouvernement a conclu, vendredi 21 juin, sa deuxième conférence sociale. A l'issue de ces deux jours de table ronde avec les partenaires sociaux, il a lancé une concertation sur la réforme des retraites et un plan pour l'emploi. Pas de quoi apaiser la colère des syndicats et les inquiétudes du patronat. Francetv info détaille ce qu'il faut retenir de ces deux jours.

Une annonce : un plan emploi "opérationnel dès la rentrée"

Alors que l'Insee table sur une poursuite de la hausse du chômage fin 2013, à contre-courant de l'objectif présidentiel, le président et le gouvernement ont remis sur la table la question des emplois vacants. Dans son discours de clôture, Jean-Marc Ayrault a annoncé un plan d'urgence pour former 30 000 chômeurs en quatre mois à des postes ne trouvant pas preneurs parmi "200 000 à 300 000" non pourvus. 

Cette mesure, prônée par le Medef, devrait être "opérationnelle dès la rentrée", après un recensement des besoins en juillet. Mais elle a notamment rencontré le scepticisme des syndicats : FO a fait valoir que cela ne concernait que "0,2 à 0,3% des emplois, à mettre au regard des 36 millions de contrats qui sont signés chaque année" et des 5 millions d'inscrits à Pôle emploi. La présidente de la CFE-CGC Carole Couvert a évoqué un "rendez-vous manqué". "C'est une grosse déception. (...) ce n'est pas d'un coup de baguette magique qu'on va inverser la courbe du chômage", a-t-elle lancé.

Pour Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, "l'idée qu'avance le Medef d'emplois disponibles vise à faire rentrer dans la tête des gens que les salariés aujourd'hui privés d'emploi n'ont pas envie de travailler, ce qui est une idée fausse". Il a dénoncé une "opération de communication", "sans un mot sur le financement".

Un chantier : la formation des chômeurs

Toujours pour tenter de faire face à la montée constante du chômage, la conférence sociale s'est penchée sur la question de la formation. Concrètement, François Hollande a évoqué "une action conjointe, Etat, Pôle emploi, régions, partenaires sociaux, organismes de formation et entreprises" pour former les demandeurs d'emploi "rapidement". Par ailleurs, il n'a pas exclu des "incitations financières" pour régler les problèmes de mobilité et d'écarts de salaires.

Le Premier ministre a annoncé, pour sa part, une "belle et ambitieuse" réforme de la formation professionnelle et de l’alternance, a rapporté Libération.fr. Elle devrait profiter en priorité aux "jeunes sans qualifications, salariés confrontés aux mutations économiques..."

Le sujet sera sans doute au cœur des discussions des partenaires sociaux cet été, qui devront proposer à la rentrée au gouvernement des pistes pour réformer le système de la formation des chômeurs et salariés.

Un trouble-fête : le dossier des retraites 

Pendant ces deux jours, patronat et syndicats ont étalé leurs profondes divergences sur la réforme à venir des retraites. Pour des raisons opposées, ils ont critiqué les solutions esquissées jeudi par François Hollande. Dans son discours d'ouverture, le chef de l'Etat avait déclaré que "prolonger la durée de cotisation [était] la mesure la plus juste, à condition qu'elle soit appliquée à tous et à tous les régimes".

Retraite: "prolonger la durée de cotisation", mesure "la plus juste" pour Hollande (France Télévisions)

Le dossier a parasité des travaux qui devaient être dominés par la lutte pour l'emploi. FO et la CGT ont déjà averti le gouvernement que tout allongement de la durée de cotisation serait un "casus belli". Particulièrement remonté, le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon a dit "ne pas regretter" d'avoir appelé à une mobilisation en septembre sur les retraites, et s'est dit déçu par le "manque d'annonces concrètes" du gouvernement "en matière de salaires, du pouvoir d'achat et de droits à la retraite". Le patronat, Medef comme CGPME, ne veut quant à lui pas entendre parler d'une hausse des cotisations. La CFDT, le syndicat le plus ouvert au dialogue prôné par le gouvernement, a réclamé pour sa part que celui-ci explicite rapidement ses intentions.

Sur ce thème explosif, Jean-Marc Ayrault recevra les 4 et 5 juillet séparément les organisations syndicales et patronales pour entamer une concertation qu'il souhaite "dense, riche et sincère". Elles risque aussi d'être conflictuelle.

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