La France recrute : la preuve en six graphes

Aides à domicile, serveurs de café ou ingénieurs… Les intentions de recrutement des employeurs en 2015 sont en progression de 2,3% par rapport à 2014, selon les résultats d'une enquête de Pôle emploi sur les besoins en main d'œuvre (PDF) publiée jeudi 16 avril. Concrètement, cela signifie que 1,73 million de postes sont potentiellement à pourvoir, quand le taux de chômage dépasse les 10% de la population active.

Pour dresser ce panorama, un questionnaire à été adressé à plus de 1,6 million d’établissements, en les interrogeant sur leurs besoins de recrutement, secteur d'activité par secteur d’activité, bassin d’emploi par bassin d'emploi. Francetv info revient sur les principaux enseignements de l'enquête.

Un léger rebond des intentions de recrutement

"La hausse des intentions d'embauche est tirée par la progression de la part des établissements qui envisagent de réaliser au moins une embauche au cours de l'année 2015", détaille Pôle emploi. Mais la situation varie fortement selon les secteurs. Alors qu'une entreprise sur trois compte recruter dans l'hébergement et la restauration, seule une entreprise sur quatorze y songe dans le secteur de l'énergie et de la gestion des déchets.

Au total, 20,7% des entreprises comptent ainsi recruter en 2015, ce qui représente 456 300 recruteurs potentiels. C'est davantage qu'en 2014 (19,5%) et qu'en 2013 (18%).

La vente, les services et le tourisme sont demandeurs

"Le secteur des services concentre, à lui seul, 64,4% des projets de recrutement, en hausse de 3,4%", précise Pôle emploi. Le commerce (+7,2%) et l’industrie (+ 4,3%) ont également prévu d'embaucher davantage cette année. En revanche, le secteur de la construction réduit la voilure, avec une baisse de 16,6% par rapport à 2014.

(Données en milliers)

Les métiers de services aux particuliers sont demandés, comme les aides à domicile ou aides ménagères, de même que les animateurs socioculturels, les serveurs de cafés ou de restaurants. Les postes peu qualifiés (agents d'entretien de locaux, manutentionnaires) sont également en bonne position, ainsi que les postes de cadres en informatique et d'ingénieurs.

Le secteur agricole friand de saisonniers

Les métiers agricoles prévoient d'embaucher de très nombreux employés. C'est vrai notamment chez les viticulteurs et arboriculteurs, où 100 000 postes devraient être pourvus cette année. Mais pour la plupart, il s'agit de postes de saisonniers. La restauration (serveurs et cuisiniers) et l'animation socioculturelle expriment également de forts besoins de main d'œuvre occasionnelle.

(Nombre de postes en milliers)

Près d'un contrat proposé sur deux est temporaire

Plus de la moitié des recrutements est envisagée en contrats durables (CDI, ou CDD de six mois ou plus). La part des projets de recrutement liés à une activité saisonnière reste stable, mais représente toutefois plus d'un tiers des embauches attendues (39,3%).

Il est parfois difficile de trouver des aides à domicile

Au fil des ans, les employeurs de certains secteurs peinent toujours à recruter. Des difficultés sont rapportées dans les métiers des services aux particuliers (cuisiniers, aides à domicile, employés de maison…), mais également de l’industrie (ingénieurs et cadres d’études) et de la santé (aides-soignants).

(Projets exprimés en % ; effectifs exprimés en milliers)

Les métropoles, le Sud-Est et l'arc Atlantique actifs

Les régions les plus dynamiques en termes de recrutement restent les grandes métropoles, le Sud-Est et l'arc Atlantique, comme en témoigne cette carte détaillée des 405 bassins d'emploi français. Là encore, il existe de fortes disparités régionales. Alors que l'Ile-de-France et Rhône-Alpes prévoient respectivement 290 000 et 205 000 recrutements, la proportion de saisonniers est de 12,7% dans le premier cas et de 43,8% dans le second.

Pôle emploi livre l'intégralité des données sur une carte interactive et en tableau.