Brexit : les remords des agriculteurs
Les Anglais des provinces et des campagnes commencent à regretter d'avoir voté pour le Brexit, se plaignant de la disparition de la main-d'oeuvre étrangère.
Dès qu'on franchit la porte de son exploitation, Jeremy Best annonce la couleur. Cet agriculteur est pro-européen, et il a de quoi. L'Union européenne a financé 40% de ses bâtiments, ainsi que 40% de ses deux serres. Mais le pays, et notamment sa région des Cornouailles, a voté pour le Brexit. Or, l'essentiel de ses ouvriers agricoles sont des saisonniers, venus d'Europe de l'Est. Pour lui, la menace est claire : les récoltes risquent de pourrir sur place, faute de bras.
"30% de saisonniers en moins cette année"
"Déjà l'an dernier, il y avait 16% de saisonniers en moins dans le secteur des fleurs, et cette année on annonce moins 30%", explique-t-il. "Les fleurs et les fraises, ce sont des produits de luxe, mais là on va devoir récolter des choux-fleurs, et ça, c'est de la vraie nourriture. Et face à ça, on a des réponses stupides de politiciens qui nous disent : 'pourquoi ne recrutez-vous pas des personnes handicapées pour vos récoltes?", déplore-t-il. Ici comme ailleurs, les autorités ont expliqué que le départ des travailleurs européens permettrait de redonner plus d'emploi aux Britanniques, malgré un chômage très bas. Pour l'heure, le gouvernement britannique a refusé de garantir qu'il compenserait intégralement la perte des aides européennes.
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