Le financement participatif à la rescousse des agriculteurs en difficulté
Alors que le Salon de l'agriculture ouvre ses portes samedi à Paris, franceinfo a rencontré Ludovic Marty. Ce jeune éleveur de Haute-Garonne a décidé de faire appel au financement participatif pour sauver la ferme familiale.
La 54e édition du Salon de l'agriculture ouvre ses portes samedi 25 février à Paris. Plus de 600 000 visiteurs sont attendus. Des curieux, des badauds, des hommes politiques qui viendront à la rencontre d'une profession en crise et en pleine transformation. Franceinfo a rencontré Ludovic Marty, un jeune agriculteur du Sud-Ouest, qui tente de sauver sa ferme familiale grâce au financement participatif.
14 000 euros déjà récoltés
Son grand-père et son père étaient agriculteurs, lui se destinait plutôt à l'informatique et à la mécanique. Mais finalement, Ludovic Marty est agriculteur depuis deux ans, dans la ferme familiale de Revel en Haute-Garonne. Le jeune homme de 26 ans possède 17 vaches et quelques hectares de céréales, pas de quoi vivre vraiment de sa profession. D'où l'idée de faire parrainer ses vaches par des donateurs pour pouvoir en acheter d'autres et se développer. "Je suis aux alentours des 14 000 euros récoltés et il me faut 30 000 euros pour financer toutes mes vaches", explique Ludovic Marty. En plus de l'argent récolté sur la plateforme de financement participatif MiiMOSA, l'éleveur reçoit également des e-mails et des courriers de soutien. "Tous les matins, ça fait plaisir quand on reçoit un sms disant : 'Allez courage, tu vas t'en sortir'".
Une agriculture à "taille humaine"
Le salaire de Ludovic Marty dépasse rarement les 500 ou 700 euros par mois. D'après ses calculs, il lui faudrait au moins une quarantaine de vaches pour essayer d'atteindre le Smic. Les dons qu'il reçoit viennent de toute la France, de personnes qui vivent aussi bien à la ville qu'à la campagne. Des donateurs qui souhaitent préserver une agriculture à taille humaine. Parmi eux, Michel, retraité : "Je lui ai donné 50 euros (...) parce qu'il produit ce qu'on appelle le 'Veau sous la Mère'. C'est un label qui est très spécifique à la région et qui vaut la peine d'être défendu", explique-t-il. Sans ces dons, Ludovic Marty l'avoue, il aurait sûrement renoncé à ce métier. "Sans le coup de pouce du grand public, je pense que j'aurais dit à mon père : 'Je crois que les vaches, on va être obligé de toutes les vendre'". Sans la générosité des anonymes, l'histoire aurait donc sûrement été différente.
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