Pour les éleveurs français, la réduction de collecte de lait de Lactalis est vécue comme une "déflagration" assure le patron de la FNSEA

Lactalis prévoit de réduire de près de 10% ses achats de lait aux producteurs, dans un projet de réduction des exportations à l'étranger. Le gouvernement a promis de réagir.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
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Des vaches laitières dans une ferme d'Indre-et-Loire, le 18 janvier 2024. (AVENET PASCAL / HEMIS.FR / AFP)

Le projet du géant laitier Lactalis (Président, Lactel, Galbani) d'acheter moins de lait aux éleveurs français a ranimé jeudi 26 septembre la colère du monde agricole. Dans la matinée, Arnaud Rousseau, le patron de la première organisation agricole, la FNSEA, a évoqué une "déflagration pour le milieu laitier" en France, alors que le monde de l'élevage, déjà fragilisé, est menacé par des maladies animales.

"Pour nous, l'enjeu ce matin est de s'assurer que les producteurs de lait continueront à trouver quelqu'un qui leur collecte le lait", a déclaré Arnaud Rousseau sur franceinfo jugeant qu'il était "trop tôt" pour évaluer le nombre de vaches qui pourraient disparaître, alors que le cheptel décroît déjà faute de jeunes prenant la relève. La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), section spécialisée de la FNSEA, a de son côté dénoncé un industriel "sans scrupule" et un désengagement "inacceptable".

Le gouvernement "déterminé à soutenir" les producteurs

Lactalis, qui revendique le titre de premier groupe laitier mondial, a annoncé mercredi soir la réduction "de l'ordre de 450 millions de litres" sur une collecte annuelle "de quelque 5,1 milliards de litres" de lait auprès des éleveurs français, de façon progressive, à partir de fin 2024 et jusqu'en 2030. Cela représente près de 10% de volumes en moins.

Dans un communiqué publié jeudi, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard s'est dite "déterminée à soutenir les producteurs laitiers français". Elle estime "nécessaire que tous, à l’amont et à l’aval, unissent leurs efforts et leur volonté pour défendre notre capital productif alimentaire, dans la filière laitière comme dans les autres". "Ce sera ma priorité. J’attends de nos leaders industriels le même engagement et la même ambition pour la production alimentaire française", a ajouté la ministre.

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