Foie gras : vers la fin d'un plaisir coupable ?
Le foie gras est l'un des produits incontournables des fêtes de fin d'année, mais le gavage des oies rebute de plus en plus de consommateurs, soucieux de la souffrance animale. Les précisions de la journaliste Margaux Subra-Gomez sur le plateau de France 2.
Les Français sont-ils toujours aussi friands de foie gras ? "Oui, ils en consomment chaque année 13 400 tonnes. C'est environ 540 g par ménage et par an. La France est le premier pays consommateur de foie gras au monde. C'est aussi le premier pays producteur", indique la journaliste Margaux Subra-Gomez sur le plateau du 13 Heures. Alors que de plus en plus de Français se préoccupent de la souffrance animale, existe-t-il du foie gras sans gavage ? "Techniquement, non, car pour avoir l'appellation foie gras, les oies doivent être gavées, mais des alternatives commencent à émerger. Une équipe de scientifiques toulousains a découvert que les oies, comme beaucoup d'oiseaux migrateurs, avaient la capacité de se suralimenter avant la migration pour se donner des forces pour le voyage. Naturellement, les oisons d'élevage ne le font pas, alors ils les biberonnent avec des ferments intestinaux présents chez l'oie à l'état sauvage pour qu'ils aient ensuite cette capacité à manger en quantité, à s'autogaver, en quelque sorte, croyant donc qu'ils vont partir en migration", ajoute-t-elle.
Les marchés étrangers premiers visés
Ce foie gras de dernière génération coûte environ 1 000 € le kilo, contre 50 € le kilo pour du foie gras traditionnel. "Ce prix est dû au temps que prend la fabrication de ce foie naturellement gras : six mois, soit deux fois plus longues que dans la filière classique. On n'en trouve pas encore dans le commerce, mais les chefs étoilés commencent à s'y intéresser. Ce sont surtout les marchés étrangers qui sont visés. Aux États-Unis, en Scandinavie ou en Suisse, le gavage d'oies est interdit. À New York, aux États-Unis, le simple fait d'être en possession d'un foie gras est illégal. Cette alternative du foie gras non gavé pourrait donc faire des adeptes", conclut Margaux Subra-Gomez.
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