L'agriculture française a généré moins de 90 milliards d'euros en 2024, en baisse de 7,5% sur un an, selon l'Insee
Cette étude ne va pas calmer les agriculteurs en colère, qui réclament notamment un meilleur revenu.
L'Insee publie jeudi 12 décembre son rapport sur l'année 2024. L'agriculture française aura généré moins de 90 milliards d'euros en 2024. L'institut évoque une baisse exceptionnelle des revenus et de la production.
Par rapport à l'an dernier, les produits agricoles français dans leur ensemble perdent 7,5% en euros courants, c’est-à-dire hors subvention. En sachant que 2023 était déjà une année en baisse, après deux années de très forte hausse après le Covid et la guerre en Ukraine. Ces deux événements avaient fait exploser les prix des coûts de production et des engrais notamment, dont le prix baisse cette année de 35%, ce qui explique que leur utilisation remonte. Mais ça ne fait pas des miracles.
Environ 20% de raisin en moins
La production globale est en baisse de 3,5% en particulier pour les végétaux, à cause de la météo. Il a ainsi beaucoup plu, ce qui est défavorable aux grandes cultures. La production française de blé tendre – la variété la plus cultivée dans le monde – est en repli de 27%, sans effet sur le prix du pain, car la France est autosuffisante. Mais les céréaliers français ne pourront pas exporter en dehors de l'Europe cette année.
Autre production victime du climat : la viticulture, qui accuse 20% de raisin en moins. Le prix reste malgré tout en baisse, car l'offre de vin est toujours supérieure à la demande, qui à tendance à baisser. Ces chutes spectaculaires sont toutefois compensées par la production de fruits et légumes. L'année 2024 a été meilleure par exemple pour les pommes, les tomates ou encore les pommes de terre. Une hausse de la production qui explique la baisse des prix.
L'érosion du cheptel français se poursuit
L'autre baisse concerne l'élevage. La production animale a gagné 1%, notamment la volaille grâce aux conséquences limitées de la grippe aviaire. Les prix sont donc en baisse de 8% pour la viande et les œufs. Les stocks de canard à rôtir sont même en train d'exploser, la demande ne revenant pas à la normale à cause des différentes crises de grippe aviaire.
Malgré tout, en valeur, le secteur de l'élevage est en repli de 1,5%. L'érosion du cheptel français se poursuit, c’est-à-dire la production de viande bovine, de porcs ou de moutons. Deux explications à cela : les éleveurs ont fait face à des maladies comme la fièvre catarrhale ovine qui a décimé des troupeaux cet été et, plus largement, la consommation de bœuf est en baisse.
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