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La conclusion affligeante du reporter Benoît Bringer après une enquête sur l’industrie de la viande dans le monde

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Brut : Benoît Bringer
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Le reporter français Benoît Bringer a parcouru le monde pour enquêter sur l'industrie de la viande. Il raconte.

 

"Il nous faudrait une demi-planète supplémentaire en 2050, si on garde le même mode d’élevage et le même rythme de consommation de viande, pour nous nourrir." Pour tirer cette conclusion affligeante, le reporter français Benoît Bringer a parcouru le monde afin d'enquêter sur l’industrie de la viande.

"Jusque dans les années 90, on nous a fait croire qu’il y avait une espèce d’Eldorado d’infini avec les ressources"

Ce qu’il a réalisé, c’est que "quotidiennement, on participe à travers nos modes de consommation, à un système qui est devenu complètement fou." Cette folie, selon lui, elle est le résultat des années après-guerre où, "jusque dans les années 90, on nous a fait croire qu’on pouvait produire autant qu’on voulait, le moins cher possible, qu’il y avait une espèce d’Eldorado d’infini avec les ressources." De fait, poursuit-il, "on a mis au service de cette chimère les découvertes technologiques, agronomiques, etc. Et des techniciens ont créé l’élevage tel qu’on le connaît aujourd’hui. Avec une recherche de toujours plus d’efficacité, toujours plus de rendement." 

Autre conséquence de cette industrialisation de l’élevage : "la souffrance des animaux", qu’il a constatée lui-même quand il a visité un élevage de poulets. "Les poulets qu’on mange tous les jours, ils sont élevés enfermés tout au long de leur vie, ils ne voient jamais la lumière du jour mais ils sont sous une intense lumière artificielle pour qu’ils soient constamment réveillés, en train de manger pour produire plus vite." 

Un système alternatif est possible

Pour autant, Benoît Bringer ne veut pas être fataliste. "Il y a une économie qui est possible, une économie différente", estime-t-il. Et pour voir cette économie, "on n’a pas besoin d’attendre des décisions publiques qui ne viennent pas" mais "on peut agir nous-mêmes", en commençant par changer ses comportements d’achat et de consommation : "Les consommateurs peuvent consommer moins de viande, moins de poisson, mettre plus d’argent dans des produits de meilleure qualité, qui sont issus d’un élevage durable, qui respectent la nature, les animaux et notre santé."

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