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La ferme urbaine de Saint-Denis ouvre ses portes ce week-end

La ferme, créée il y a près d'un an, espère susciter des vocations agricoles.

Article rédigé par Anne-Laure Barral, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La ferme de Saint-Denis, ici le 19 mai 2018, emploie cinq salariés. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Sur les terres d'un maraîcher parti à la retraite, est née il y a près d'un an la ferme urbaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une nouvelle exploitation sur laquelle travaillent cinq salariés et qui ouvre ses portes le week-end du 27 et 28 avril. La ferme propose une vente de légumes, mais aussi des ateliers pédagogiques. Le but : susciter des vocations agricoles au milieu du béton.

Le reportage d'Anne-Laure Barral

Jeanne Crombez, 24 ans, adjointe d'exploitation, espère transmettre sa passion pour toutes les formes d'agriculture. "On veut montrer, dit-elle, que toutes les agricultures ne sont pas en conflit, au contraire, et qu'on peut cultiver que ce soit avec les manières des maraîchers du XVIIIe, comme les maraîchers d'aujourd'hui, comme les maraîchers en permaculture, comme l'agriculture hors sol... Il y a énormément de techniques."

Même si c'est une chance de pouvoir trouver 5 hectares de terrain au milieu du béton, l'exploitation située entre des tours HLM et un restaurant McDonald's a subi de nombreuses pollutions que Jeanne Crombez doit gérer. "On a eu à un moment donné des industries qui se sont implantées en bordure de Seine et qui ont rejeté des effluents plus ou moins pollués. Les métaux lourds se déposent dans les limons que récupèrent les maraîchers", explique-t-elle.

On est suivis par AgroParisTech, l'Inra et la mairie de Saint-Denis pour tous ces légumes qui peuvent être sensibles face à la pollution des sols.

Jeanne Crombez

à franceinfo

"On a des salades, des choux, des blettes, des navets, des radis, des petits oignons blancs", énumère la jeune femme. Ce n'est pas la vente des légumes qui fera vivre la ferme mais surtout ses formations payantes. Pour Xavier Laureau, patron des Fermes de Gally et gérant de cette exploitation, c'est aussi un lieu pour trouver de futures recrues. "Nous n'arrivons plus à recruter des collaborateurs en espaces verts ou en production. Notre objectif premier, c'est de pouvoir demain faire une pépinière de talents, précise-t-il, pour embaucher dans nos autres entreprises."

La grande chance, à travers cette mode de l'agriculture urbaine, ce n'est problablement pas le résultat économique, c'est le résultat social.

Xavier Laureau

à franceinfo

Dans une zone où le taux de chômage des jeunes avoisine les 20%, la ferme de Saint-Denis espère susciter des vocations en préservant une fenêtre sur le monde agricole au milieu de la densité urbaine.

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