"La situation économique est insoutenable", alerte le président de la filière AOP "Pomme du Limousin"
Laurent Rougerie, arboriculteur et président de la filière AOP "Pomme du Limousin" lance un cri d'alerte face aux difficultés de la filière. Avec l'inflation et l'augmentation des charges, la filière est en danger.
"La situation économique est devenue insoutenable" pour les producteurs de pommes, a alerté ce samedi sur franceinfo Laurent Rougerie, arboriculteur, producteur de pommes dans le Limousin (Corrèze) et président de la filière AOP "Pomme du Limousin". Les producteurs de pommes manifestent ce samedi et font face aux difficultés de la filière.
franceinfo : Pourquoi êtes-vous en difficulté ?
Laurent Rougerie : "La situation économique est devenue insoutenable. Aujourd'hui, le coût de production d'un kilo de pommes en France est 50 centimes d'euros. Nous, les producteurs, on touche en moyenne 30 centimes. On vend les pommes moins chères qu'on les vendait en 2019. On a des augmentations fortes de charges et on subit une pression forte de la grande distribution, notamment. À cela s'ajoutent les facteurs d'importation avec des pommes qui concurrencent les nôtres et n'ont pas été produites dans les mêmes conditions.
L'augmentation du prix de l'énergie a-t-elle un impact sur les producteurs de pommes ?
"On est de gros consommateurs d'électricité. On cueille les pommes de fin août à novembre et on les stocke dans des chambres froides qui fonctionnent à l'électricité. Il y a des producteurs pour qui l'électricité a doublé et pour d'autres elle a été multipliée par quatre, cinq, voire plus. On doit faire face à des charges insoutenables."
Que souhaitez-vous ?
"On a fait nos comptes et il nous manque environ 20 centimes d'euros du kilo pour pouvoir vivre dignement de notre métier et continuer à investir, à payer nos salariés. Ce matin, c'était un premier signal et on espère qu'on sera entendu. On espère que ces centimes qui nous manquent vont nous être apportés. Si tout le monde joue le jeu et que les gens qui mettent en marché acceptent de diminuer un peu les marges, les consommateurs ne seront pas lésés."
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